"L’Auberge rouge" ou le rendez-vous alimentaire du lamentable

"L'Auberge rouge" ou le rendez-vous alimentaire du lamentable

N’ayons pas peur des mots, le remake du célèbre film de Claude Autant-Lara avec Fernandel, Françoise Rosay et l’inoubliable Carette réalisé par Gérard Krawczyk de "L’Auberge rouge", avec Gérard Jugnot, Josiane Balasko, et Christian Clavier est un naufrage artistique.
Il faudrait proposer une loi pour interdire que les affreuses stars bankable du show business français ne squattent la mémoire cinématographique et ne réussissent à monter une telle catastrophe sur bobines.

Ni bon film populaire ni re-création inspirée, l’auberge est saccagée par l’égo et le surjeu de ses vedettes principales, et par le manque de sincérité de l’ensemble du travail sur l’objet de départ pourtant si prometteur.

Le Pitch.

Au XIXe siècle, aux confins des Pyrénées, sied une auberge isolée. Les rares voyageurs y sont irrémédiablement occis et dépouillés de leur fortune. Une diligence arrive, avec une kyrielle de clients, dont un prêtre qui, recevant la confesse de la patronne, valse entre le secret de la confession et la protection de ses congénères...

Personnages mal campés, réalisation poussive, Jugnot, Balasko et Clavier donnent le pire d’eux-mêmes dans une farce carcicaturale mal maîtrisée et dont la mise en scène a été, vraisemblablement bâclée.

Nanti au départ d’un bon script et des dialogues de Jean Aurenche et Pierre Bost, Krawczyk s’est attaché à être respectueux, tout en s’émancipant du modèle. Avec ses nombreux personnages rassemblés dans un lieu clos, L’Auberge rouge 2007 bénéficie de nombreux seconds rôles qui tirent bien mieux leur jeux que les acteurs des bronzés.

Sylvie Joly, elle, est formidable, drôle, très supérieure à la moyenne des comédiens dans le cadre. Les lumières et décors créent un univers visuel que l’on croirait sorti de la plus mauvaise Illustration, célèbre hebdomadaire chromo du temps. Le film d’Autant-Lara jouait déjà beaucoup de cette imagerie, elle, en noir et blanc, sous des neiges inoubliables, tirant plus sur le conte. Mais dans le vieux film, au moins, ça fonctionnait on était dans la rêverie.

"L’Auberge rouge" est l’adaptation d’un célèbre fait divers du XIXe siècle, traité sur un mode de comédie macabre. Le trait fait penser à "The old dark House" (La Haute maison grise) de James Whale en 1935.

Cette version 2007 est absolument navrante. C’est en faisant des choses pareilles qu’on dégoûte des gens du système du cinéma.

On ne trouve à aucun plaisir à suivre ce sous-grenre qui a mal vieilli où des gens payent leurs impôts en tout cynisme devant des gens appatés par le markéting télévisuel.

Belle indécence du pas drôle et du pas bien fait qui essaye de faire du divertissement populaire sans aucun respect pour les autres.

De Gérard Krawczyk (France), avec : Josiane Balasko, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Sylvie Joly - 1h30