L’Airbus de Sarkozy sera-t-il chinois ?

L'Airbus de Sarkozy sera-t-il chinois ?

Tout le monde a les yeux braqués sur Pékin pour comparer les qualités de VRP de Nicolas Sarkozy par rapport à celles de son prédécesseur.

Avant son départ pour l’Empire du Milieu (9.634.057 Km2 de couloirs aériens) les observateurs se faisaient fort de prédire qu’il vendrait au moins 150 Airbus, mais le bon de commande est resté sur le bureau de Hu Jintao dimanche.

De leur côté, le patron d’Airbus jeudi, et le président d’EADS samedi ont pris les devants pour désamorcer toute déconvenue : ils ont chacun annoncé dans les colonnes d’un journal français pour Thomas Enders, et d’un hebdomadaire allemand pour Louis Gallois, de nouvelles mesures de restructuration pour l’avionneur européen : un plan Vision 2020 doit succéder à Power8 qui se traduit déjà par la suppression de 10.000 emplois et des fermetures de sites.

Airbus supporte de moins en moins les effets du taux de change par rapport à la zone dollar et projette de délocaliser plusieurs de ses activités en Chine et dans d’autres pays à bas coûts de main d’œuvre. Jacques Chirac lors de son dernier déplacement à Pékin, avait accepté que les appareils vendus soient construits sur place, et il ne fait aucun doute que les ateliers de montage seront optimisés, d’autant plus que les Chinois sont presque prêts à faire voler le concurrent de l’A320 et du B737 de l’Américain Boeing, baptisé ARJ-21. C’est une vue d’artiste de cet aéronef que Le MAGue vous propose en illustration, ainsi qu’un bulletin d’information locale sur le sujet.

Le prototype doit prendre l’air pour la 1ère fois en mars prochain et obtenir sa certification en 2009. La Chine, ainsi, n’est déjà plus l’Eldorado du capitalisme sans scrupule, mais un marché de plus en plus concurrentiel !

Un dollar faible a tout pour nous briser les noix,
Ce qu’on fabrique, en France, est devenu sensible
Au coût de la main d’œuvre, étape incompressible :
Ça va pour nos parfums qui vont aux frais minois !


Notre industrie a mal blanchi sous le harnois :
Ses produits ont du mal à rattraper leur cible,
Leur déclin mal vécu devient irréversible
Et les avions français seront bientôt chinois…


Les Caudron, les Breguet, les Bloch, les Dewoitine
Ont vu leurs ateliers vaincus par la routine
Après avoir été un temps les plus malins…


De Blériot ou Saint-Ex’ on a les noms en tête
Mais ceux qui ont le nez en l’air sont orphelins,
La passion des avions n’est plus dada d’esthète !

 

État des lieux de l’aéronautique chinoise.