On arrête de rigoler au gouvernement, quand vient le jour du délicat ajustement d’un budget serré. Les arbitrages sont difficiles, les doigts crispés sur des prérogatives et des projets de subvention qu’il faut revoir à la baisse. Dans un pays en faillite, l’administration va devoir montrer enfin l’exemple, et les agents publics vont payer (fictivement pour le moment…) les mètres carrés de parquets cirés qu’ils occupent. D’abord, on vend les bijoux de famille, ces beaux hôtels particuliers au cœur du Paris historique, et le gouvernement prévoit de céder pour 600 millions d’euros de biens immobiliers de l’État dans son projet de loi de finances 2008, après les 500 millions programmés dans la loi de finances 2007, comme l’a indiqué Éric Woerth à l’occasion d’une réunion du Conseil immobilier de l’État. La richesse patrimoniale doit contribuer au désendettement des pouvoirs publics, et les cessions de l’État comprendront des clauses d’intéressement aux éventuelles plus-values que réaliseraient les acquéreurs lors d’une revente rapide, ce qui veut dire qu’une direction départementale sera fortement incitée à quitter le centre-ville pour déménager en banlieue… Principale innovation de la réforme de la gestion immobilière de l’État, l’instauration de loyers budgétaires, destinés à responsabiliser progressivement les ministères, se met en place. Pour 2008, une enveloppe de 700 millions d’€uros a ainsi été inscrite au budget des administrations. Pour aller plus loin, Éric Woerth souhaite demander au CIE de rédiger un schéma stratégique global de l’État propriétaire, permettant d’arbitrer entre les besoins immobiliers, la valeur potentielle des biens et les investissements nécessaires pour une remise à niveau. Il a présenté mercredi en conseil un bail établi en bonne et due forme à chacun des ministres !