L’INCOMPREHENSIBLE STRATEGIE D’ISRAEL

Les attitudes du Président de l’Autorité palestinienne prêtent souvent à controverse ! Là, ces sont les décisions d’Israël qui sont incompréhensibles…

Arafat est accusé d’ordonner une partie des violences contre Israël - puissance colonisatrice qui doit être combattue par la force, selon les palestiniens. Il négocie en même temps, dès lors qu’il trouve en face de lui un interlocuteur sincère et efficace. L’ancien Premier Ministre israélien, Ytzhak Rabin avait déclaré qu’il « négocierait comme s’il n’y avait pas d’attentats et combattrait les attentats comme s’il n’y avait pas de négociations. » Dans cette attitude au moins, Arafat et Rabin se ressemblent...

Arafat ne peut plus prouver aux palestiniens, faute de résultats concrets, que la négociation est la seule solution (1). Le peuple palestinien se tourne donc de plus en plus massivement vers les mouvements islamistes qui pratiquent la lutte armée. Afin de ne pas se laisser déborder par les islamistes - ce serait le pire pour Israël - le Président de l’Autorité Palestinienne active les brigades des martyrs d’Al Aqsa. En le rendant coupable de TOUTES les violences qui frappent Israël, Sharon fédère à nouveau les palestiniens autour du vieux chef progressivement abandonné au profit des radicaux religieux. En le désignant comme le coupable UNIQUE des échecs des négociations successives, Israël remet Arafat en selle et oblige la communauté internationale à le soutenir. Alors que le gouvernement d’Israël vote l’expulsion (ou l’assassinat !) de Arafat, un groupe arabe à l’ONU, emmené par la Syrie et le Soudan, dépose une proposition de résolution censurant cette décision israélienne : Les USA opposent leur veto. Le calcul israélien est mauvais et place l’allié américain dans une situation inconfortable ; Avec leur veto, les américains se mettent à dos, un peu plus, une grande partie de la rue arabe qu’ils cherchaient à se concilier. Ce veto est accompagné d’une explication de l’Ambassadeur Américain aux Nations Unies : « nous censurons le projet de résolution parce qu’il ne condamne par le terrorisme mais nous sommes opposés à l’expulsion (ou l’assassinat ?) du Président Arafat », désigné pourtant il y a peu par les mêmes américains comme l’unique responsable du sort malheureux des palestiniens et écarté au profit du Premier Ministre Abu Mazen, si peu aidé par les israéliens dans sa stratégie de trêve qu’il n’est resté en place que quatre mois et laissent de nouveau le champ politique libre pour Arafat...

Qu’en est-il aujourd’hui ? L’occupation des terres palestiniennes par Israël perdure ; les colonisations nouvelles s’accentuent ; les assassinats ciblés ne cessent pas et entraînent des ripostes palestiniennes, et vice versa ; la construction du mur de séparation (solution unilatérale) empiète sur les terres palestiniennes en créant une frontière non reconnue et qui sera donc toujours contestée ; l’offre du colonel Jibril Rajoub (14/9/03), conseiller de Arafat pour la sécurité, d’une trêve illimitée en échange de l’arrêt de toutes ces exactions, est rejetée par le gouvernement d’Israël ; les palestiniens peuvent légitimement croire désormais que seule la lutte armée est une solution à la situation qu’ils subissent… Et ainsi l’Etat d’Israël se croire autorisé à poursuivre la guerre totale menée contre les palestiniens depuis plus de cinquante ans. Un seul résultat à cette stratégie : par la force, Israël impose aux palestiniens un héros tenu en partie par les radicaux musulmans : Yasser Arafat.

(1) Lire à ce sujet l’avis de Shlomo Ben Ali, ancien Ministre Israélien des affaires Etrangères, dans le Monde daté du 16/9/03

(1) Lire à ce sujet l’avis de Shlomo Ben Ali, ancien Ministre Israélien des affaires Etrangères, dans le Monde daté du 16/9/03