Adieu Dame nature

Adieu Dame nature

L’heure est grave et les temps plus que jamais obscurs. Si les sonnettes d’alarmes ont été à maintes fois tirées, les cris de secours résonnent toujours dans les oreilles de l’humanité. Et pour cause, l’environnement, ce milieu vital pour l’espèce humaine, est en train de péricliter sous nos yeux et à nos pieds sans que cela ne puisse émouvoir les dirigeants de ce monde ingrat.

Ainsi, cette année la fonte estivale des glaces arctiques a été sans précédent, faisant disparaître au total 2,61 millions de km2 de banquise de plus qu’en moyenne à cette période de l’année, soit dix fois la superficie du Royaume-Uni, selon des scientifiques américains.
La superficie de la banquise a atteint le niveau minimum record de 4,13 millions de km2, ont précisé vendredi les experts du National Snow and Ice Center (NSIDC) à Boulder.
(Colorado, ouest).

Le recul de la couche de glace sur l’Océan arctique, sous l’effet du réchauffement estival, a apparemment atteint son maximum il y a quelques jours. Depuis dimanche, la glace se reforme et s’étend de nouveau sous l’effet du grand froid arctique qui s’installe alors que le soleil se couche pendant six mois au pôle Nord à partir de vendredi.
Il faut dire que la retraite des glaces arctiques a été particulièrement frappante cet été, libérant du côté de l’Alaska des milliers de km2 d’eau. Le fameux Passage du Nord-Ouest à travers l’archipel canadien qui relie l’Atlantique au Pacifique a ainsi été navigable pendant des semaines. "Il s’agit du plus fort recul des glaces arctiques jamais enregistré", a souligné Walt Meier, un scientifique du NSIDC. "Nous observons une fonte accrue des glaces arctiques depuis 30 ans mais ceci marque réellement une accélération", a-t-il encore ajouté.

Les satellites, de leur côté, traquent l’évolution saisonnière de la banquise polaire depuis 1979 mais plusieurs experts ayant analysé les archives russes et d’Alaska remontant sur plusieurs décennies ont indiqué que le recul des glaces arctiques est probablement sans précédent, même durant la période de réchauffement des années 30.
"Je ne pense pas qu’on a observé dans les années 30 et 40 ce que nous voyons aujourd’hui", a commenté à ce sujet Igor Polyakov, un glaciologue de l’Université d’Alaska cité ce vendredi par le New York Times.

Face à cette situation, Le président de la Convention des Nations Unies sur le climat (UNFCCC), Yvo de Boer, a appelé vendredi à Washington à la veille de plusieurs réunions de haut niveau sur le climat, à prendre des mesures pour l’après-Kyoto, au delà de 2012.

"Nous devons avancer dans les négociations à Bali pour mettre en place une politique à long terme face au réchauffement climatique", a-t-il déclaré récemment à propos de la réunion de Bali, où les pays doivent discuter des mesures pour après 2012, date d’expiration du protocole de Kyoto qui a entériné les premiers engagements chiffrés pour tenter de réduire le réchauffement de la planète.

"J’espère que les Etats-Unis rejoindront d’autres pays et seront d’accord pour lancer officiellement les négociations à Bali", a-t-il déclaré également. Il est à signaler aussi que deux réunions, dont l’une au niveau des chefs d’Etat, tenteront la semaine prochaine aux Etats-Unis de déblayer le terrain avant la conférence Climat de Bali.

Lundi, près de 140 pays - dont la moitié représentés par leur chef d’Etat ou de gouvernement -sont invités par le secrétaire général des Nations Unies à plancher sur le changement climatique avant l’ouverture de la 62e session de l’Assemblée générale à New York.
Puis, à Washington les 27 et 28 septembre, le président américain George W. Bush a invité les 16 principaux pays pollueurs de la planète qui représentent plus de 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Mais en attendant, l’humanité assistera encore et toujours, les bras croisés et les yeux captivés, au spectacle horrifiant d’un environnement qui se meurt à « grand » feu et dans l’indifférence générale…