Bertrand Delanoë aurait-il peur que d’autres que lui parlent de son bilan ?

Stupeur et tremblements…

On savait Bertrand Delanoë procédurier (il l’a démontré en assignant devant les tribunaux la Ville du Touquet, qui utilisait le nom « Paris-Plage », et l’association Paris Sans Fil (accusée d’utiliser une marque déposée par la Ville). Ayant eu vent de sa tentation de poursuivre Le Perroquet Libéré qui avait diffusé des informations mettant en cause son bilan en matière de crèches, nous le connaissions aussi comme un élu qui a du mal à tolérer que l’on puisse s’opposer à sa politique et critiquer son bilan. Un nouveau pas dans la voie de la judiciarisation du débat public est franchi avec sa demande d’interdiction judiciaire du site delanoe2008.com. Cette menace pour la liberté d’expression augure mal de la campagne qui s’engage pour les élections municipales.

Le site delanoe2008.com est une démarche citoyenne, sans but lucratif, qui vise à mettre gratuitement à la disposition des citoyens une vision critique du bilan du maire de Paris en vue de contribuer au débat autour de son action. Le nom du site a été choisi à dessein, pour insister, non pas sur la personne privée de Bertrand Delanoë, mais sur son action publique dans la perspective de l’échéance politique qui s’annonce. Cette intention est clairement indiquée dans l’article de présentation du site. C’est pourquoi nous ne partageons pas le point de vue du maire selon lequel notre site serait « contraire à la loi ».

Contrairement à ce que laissent entendre ceux qui parlent d’un site « pirate » ou « parasite », il n’y a aucune ambiguïté quant à la nature du site delanoe2008.com ou ses auteurs. Dès la page d’accueil, il est écrit que delanoe2008 est un site du Perroquet Libéré, dont l’opposition au maire de Paris est notoire. Le lancement de delanoe2008.com a d’ailleurs été annoncé au moyen d’une newsletter émise depuis le site du Perroquet Libéré. Nous pensons que les citoyens surfant sur internet sont à même de comprendre les arguments exposés sur notre site et de faire la part des choses entre les discours des uns et des autres.

Ainsi, le patronyme du maire de Paris -associé à la date de fin de son mandat- serait devenu une marque déposée. Il faut peut-être y voir l’aboutissement d’un parcours politique reposant sur un usage immodéré de la communication et du marketing.

Avec notre site à 14,35 euros (auxquels il faut ajouter les 17,88 euros/mois d’abonnement à notre prestataire internet), nous ne pesons pas lourd face à la puissante machine électorale du maire de Paris. Mais nous entendons néanmoins faire valoir notre droit à la liberté d’expression. Si le juge des référés faisait droit à la demande du candidat Delanoë, cela reviendrait à interdire de citer le nom d’une personne morale ou physique publique dans le nom d’un domaine. Il serait alors impossible d’être repéré par les internautes et ce serait une entrave grave au développement de la vie démocratique et des libertés de critique et d’expression sur ce support fondamental qu’est devenu le net.

François Devoucoux du Buysson et Max Dupré
Fondateurs du Perroquet Libéré et animateurs de Delanoe2008.com

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