CFI : Un acteur français de tout premier plan

CFI : Un acteur français de tout premier plan

« Ce qui a été représenté comme la vie réelle se révèle simplement comme la vie plus réellement spectaculaire »
(Guy Debord : "La société du spectacle")

Elle a 18 ans de vie et parle en français, anglais, arabe et portugais. Elle se joue des frontières. Elle essaie de repaître la vie des personnes et des peuples tiers. Elle parle de la France sans y toucher, parcourt les écrans du monde, d’une manière fine et intelligente ; elle apporte aide et assistance. Vous ne la connaissez pas ? C’est normal, vous vivez en France et peut-être le regard étranger peut-il mieux la voir ? Savoir qu’elle n’est non plus dirigiste, mais se veut partie prenante dans nombre de projets.
C’est CFI, l’organe différent des télévisions du monde entier.
Portrait.

Après quelques recherches, j’en conclus très vite que CFI semble être un rare outil dans le monde de la télévision. Ainsi, lorsque je lis, ici ou là, qu’une énième réforme de l’audiovisuel est prévu en France, je doute qu’il puisse – comme semble le redouter les syndicats – porter ombrage à CFI car cet organe de la coopération, unique au monde, est la clef de voûte de l’arcade sur laquelle repose les deux piliers de la télévision.
Son périmètre d’action s’étend aux pays émergents et à ceux qui ont eu à subir des conflits ou sont en reconstruction. Afrique, Océanie, Europe Centrale et Orientale et le Monde Arabe sont leurs élus pour le développement des médias locaux.

Ainsi et au travers de CFI, la France offre un accès aux savoirs qui se doit d’être un enjeu majeur dont le devoir est de dépasser les frontières.
Née voilà bientôt deux décennies, CFI est désormais une filiale du groupe France Télévisions, en charge des actions de coopération.
Répondant ainsi à la directive de l’UNESCO pour contribuer à mener à bien le combat pour la diversité culturelle, CFI apporte son expertise et sa force de frappe (une batterie de satellites couvrent l’ensemble du monde) afin de soutenir la restructuration des télévisions (nationales et privées) en les menant vers l’ère de troisième génération et en leur fournissant, au sein d’une banque de programmes, les matériaux indispensables pour composer leur grille. Notamment en matière de couverture d’événements sportifs internationaux (Jeux Olympiques, Championnats du monde, Coupe d’Afrique des Nations, etc.) afin d’offrir, particulièrement à tous les pays africains, un accès à des images dont, pour des raisons de gestion de droits et de coûts, ils seraient bien en peine d’obtenir.

Des images françaises sur les écrans du monde

La France n’est pas le mauvais élève que l’on se plaît à évoquer dans l’hexagone, sentiment d’autocritique qu’un étranger trouve toujours étonnant … La France possède un outil de promotion culturelle qui aide à promouvoir la diversité culturelle et le rayonnement de l’audiovisuel français à travers le monde. En mettant gratuitement à disposition des pays en voie de développement une large offre de programmes français, CFI (qui les achète à cet effet aux producteurs) permet à la langue de Molière de mener à bien sa croisade contre la main mise de l’anglais.
A travers le monde, de nombreuses chaînes partenaires puisent largement dans cette offre et disposent ainsi de plusieurs heures de programmes par jour - une réelle alternative aux programmes américains et autres télénovelas qui font de l’ombre aux chaînes des pays du Sud.
En Afrique, l’offre de CFI est même le « cœur de grille » de nombreuses télévisions publiques.
Ainsi en 2006, CFI a fourni plus de 5400 heures à ses partenaires. Mais outre ces heures CFI a offert également aux chaînes africaines de pays anglophones et lusophones un service adapté avec de plus en plus de programmes en langue anglaise ou portugaise. Ainsi, ces chaînes initialement orienté vers une culture non française, s’ouvrent aux programmes français et s’intéressent de plus en plus à l’offre de CFI.

Plus de 70 chaînes (dans 42 pays) en Afrique bénéficient du service BtoB de CFI avec deux canaux dédiés accessibles sur le satellite Eutelsat Atlantic Bird3 (plus un troisième disponible en cas de fort trafic), protégé via un code de cryptage développé par les équipes de Viaccess SA (France Télécom). Dans le reste du monde, via d’autres satellites, 7 pays d’Asie (19 chaînes), 19 pays d’Europe Centrale et Orientale (27 chaînes) et 12 pays de langue arabe (20 chaînes) bénéficient également, via un canal dédié, de l’offre CFI.

CFI s’implique là où aucun autre partenaire audiovisuel ne peut ou ne souhaite agir

C’est là l’image forte de cette chaîne qui n’en est pas une. Unique au monde, CFI est le maillon essentiel d’une machine complexe.
Chaque jour, CFI œuvre à l’émancipation des peuples par le biais de l’émergence et du développement du canal de la télévision, dans la mesure où ce dernier parvient à nourrir les esprits, à toucher les cœurs, et à construire les opinions. CFI est un peu le « grand frère » sans qui rien n’est possible.
Car, au-delà de la fourniture indispensables des programmes télévisuels et cinématographiques (via les satellites), CFI offre son expertise aux chaînes partenaires en les accompagnant au quotidien, une manière de travailler sur mesure grâce à une équipe réactive et efficace. En conduisant des missions de conseil et de formation et en apportant un soutien logistique et technique (la télévision malgache a été entièrement repensée avec l’aide de CFI, la télévision des Comores a vu le jour grâce à CFI, etc.), c’est toute une interdépendance qui est ainsi construite, un réseau aux nombreux maillons qui permet de tisser des relations et d’aider au dialogue Sud-Sud.

C’est près de 200 missions qui furent ainsi menées en 2006 dans plus de 40 pays (d’Asie, du Monde Arabe, d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Amérique latine). Certaines d’entre-elles s’intègrent dans des programmes de soutien à moyen terme et s’étalent ainsi sur plusieurs années. Dans ce contexte, les télévisions du Sénégal, du Burkina-Faso, du Niger, du Bénin ou de Djibouti bénéficient par exemple d’un plan spécifique de 3 ans de conseil, d’études et de formations.

CFI semble viser haut. Peut être afin de renverser la société du spectacle et contribuer ainsi à transformer ce « théâtre de la condition humaine » en miroir d’une véritable société.