Rachida Dati : Halte au Sexe

Rachida Dati : Halte au Sexe

La dernière loi sur le sujet de la récidive, rédigée par Rachida Dati et qui a été promulguée début août, a soumis les demandes de réduction de peine à l’obligation de soins en détention mais elle n’aurait servi à rien pour Francis Evrard : d’abord traité, il a refusé de poursuivre les soins après justement le refus d’une libération conditionnelle. On se penche actuellement avec intérêt sur les conditions d’obtention de Viagra par cet homme de 61 ans qui n’avait pas fait mystère en prison d’avoir de nouveaux rapports sexuels après sa levée d’écrou, mais n’est-ce pas une façon de rechercher un bouc émissaire afin d’évacuer un problème de fond quant au projet de société sur lequel les citoyens français sont un peu las d’avoir tant débattu ? Pourquoi cet homme qui a purgé sa peine, qui s’est donc acquitté de sa dette envers le corps social, n’aurait-il pas droit à des médicaments pour mieux gérer une sexualité qui lui pose problème ? En fait, les options qui s’ouvrent au gouvernement sont l’extension des soins médicaux obligatoires après la prison pour inhiber la libido des criminels sexuels, d’éventuelles hospitalisations de force après la prison et l’extension de l’utilisation du bracelet électronique mobile. Le Premier ministre François Fillon, Rachida Dati, la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie et la ministre de la Santé Roselyne Bachelot se sont réunis dimanche après-midi à Paris pour préparer une rencontre lundi sur le sujet plus général de la récidive avec le président Sarkozy. À l’issue de la réunion, la ministre de la Justice n’a pas exclu garder les multirécidivistes sous clef ad vitam eternam. N’a-t-elle pas remarqué, en dépit de toutes les mesures que l’autorité publique peut prendre en matière de répression, que les occasions sont innombrables en matière de sollicitation sexuelle, une robe rouge par exemple, car il faut garder à l’esprit que le règne animal, auquel nous appartenons, déploie des trésors d’imagination pour assurer la pérennité des espèces…

Sais-tu que le désir n’est souvent qu’un prétexte
Pour assouvir de noirs desseins qu’on ne veut pas
Admettre ? Ou c’est le drame, et de vie à trépas
L’objet de notre envie est exquis dans un texte.

D’ailleurs, l’illustration qui se trouve en hors-texte
Est suspecte, et t’invite à commettre un faux-pas,
Ton appétit s’aiguise, or pour faire un repas,
Il te faut faire un crime et tu sors du contexte…

On a besoin d’amour pour avoir des enfants,
Mais ses ressorts, s’ils sont bridés, sont étouffants
Dans un monde excitant, cette affliction est nôtre.

Sade et Sacher-Masoch, faut-il vous enfermer
Avec ceux qui vous ont suivis, plutôt qu’un autre
Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer ?

 

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Nota Bene : le dernier vers est emprunté au poème Les Phares, du recueil Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire.