11 septembre : trente ans déjà ...

Souvenez-vous, c’était une belle journée qui s’annonçait, le ciel bleu sur un fond de fins nuages qui filaient déjà vers l’est pour ne pas assombrir la capitale. Les enfants riaient en allant à l’école, le café fumait encore dans les tasses. Le petit peuple se réveillait les yeux embrumés d’avoir trop fait la fête ; les avions sifflaient dans le ciel mais on ne les entendait pas encore …

Le 11 septembre 1973, à Santiago, le président de la république du Chili était attaqué par la troupe, puis assassiné dans son palais, non par des soudards mais par l’armée régulière. Non par des colonels en goguettes mais par un général fasciste aux ordres de la CIA.

Le président Salvador Allende pensait que la politique qu’il devait mener pour le bien de son pays passait par des réformes importantes, et parmi celles-ci, la nationalisation de certains conglomérats américains qui avaient un peu trop tendance à croire que les richesses du Chili n’étaient en fait là que pour satisfaire la soif inexpugnable et l’appétit carnivore de ses gaspilleurs de concitoyens.
Face à la menace d’une main mise de l’état chilien, donc d’un contrôle total de ce qui se faisait au sein de l’industrie, les USA ordonnèrent à leurs barbouzes de dessouder le président démocratiquement élu d’un pays libre, pour y placer un pantin articulé aux galons d’opérette mais à la poigne de fer.

Alors, moi, voyez-vous, le 11 septembre, j’ai toujours une pensée pour toutes ces femmes, tous ces hommes, qui sont morts tout simplement parce qu’ils ne voyaient pas la vie comme l’oncle Sam, qui sont morts pour n’avoir pas voulu ruiner leur pays et le livrer ainsi aux yankees …
Mais je n’arrive pas à avoir de la Compassion pour les victimes des Twins … Non que j’aille jusqu’à dire que c’est bien fait pour eux, mais je pars du principe qu’ils connaissaient les risques : qui veut se faire du fric facile sur le dos de la planète, qui s’allie avec le Diable doit, en principe, connaître le revers de la médaille. Ils sont allés faire fortune aux States, ils en sont morts … Et alors ? D’autres sont morts dans des pays du Sud en allant aussi s’enrichir à peu de frais sur le dos des « indigènes », y’a-t-il plus à en dire ? Non.
Ma réelle peine est pour tous les sauveteurs, et notamment les 343 pompiers, qui sont morts pour rien, car vraiment il n’y avait rien à faire face à l’ampleur de la catastrophe. Mais ils y sont allés quand même, ils ont sauvé quelques personnes, en le payant de leur vie. Comme tous les pompiers du monde, ils mènent une existence dangereuse avec une paye de misère, et on ne pense à eux que lorsque l’on a besoin d’eux. Pour les secouristes morts le 11/9/2001, oui, je suis triste.

Et quelle arrogance que ce nouveau chantier qui démarre à Ground-Zéro, cette « entreprise spirituelle » que clame Daniel Libeskind, l’architecte lauréat, avec six nouveaux gratte-ciel dont une tour démente de 541 mètres de haut, soit 1776 pieds (chiffre symbolique, 1776 est l’année de l’indépendance de l’Amérique). Six hectares à exorciser, six hectares pour derechef imposer sa suffisance et sa morgue à la face du monde. J’en connais déjà qui planifient le nouveau raid qui fera tomber cette nouvelle insulte à l’humanisme. J’en connais qui sauront patienter les dix ans nécessaires pour érecter ce phallus de ciment et de béton avant de le forcer à plus de modestie …

Entre temps le Chili tarde à se remettre des années de dictature du Pinochet de service, et l’Irak fume ses débris à la face du monde qui s’en dédit, car depuis le 12 septembre 2001, les marchands d’oléoducs ont remplacé les fabricants de canons, et « les corridors énergétiques » sont enfin en passe d’être ouverts. Enfin, pour être honnête, parlons plutôt de pétrole puisque c’est d’or noir qu’il est ici question. Et non d’armes de destruction massives, de nids de terroristes ou de tout autre prétexte imbécile.
Parce que si l’on veut réellement tuer le nid du terrorisme, c’est au Pakistan qu’il faut faire la guerre, pas à l’Irak. C’est dans les faubourgs de Karachi, de Peshawar et d’Islamabad qu’il faut frapper, là où il y a plus de deux millions de pauvres hères drogués et maintenus en état de dépendance, sans papiers, miséreux jusqu’à la corde (égyptiens, soudanais, tchétchène, afghans, tadjikes, kurdes, etc.) et tous prêts à devenir martyrs, c’est-à-dire bombe humaine, au nom d’Allah, qui, une nouvelle fois, est appelé à jouer un rôle pour lequel il n’a pas de costume taillé à sa juste mesure.
Oui, c’est au Pakistan que l’on a tué Daniel Pearl car il avait découvert que le père de la bombe H pakistanaise, Abdul Qader Khan, avait tendance à aller passer ses vacances en Corée du Nord (manifestement Pyong-yang est une jolie ville puisque depuis se mise officielle à la retraite en 2001, il y fait des séjours de plus en plus longs et fréquents) ; quand il ne travaille pas « bénévolement » au projet Ummah Tameer e-Nau, la reconstruction de l’Oummah musulmane, en essayant de doter l’Afghanistan de ses amis talibans, d’une arme, si ce n’est nucléaire, tout du moins permettant de construire - et de stocker - une « bombe sale » (petite unité pas plus grande qu’une valise, et qui, par l’action de l’uranium, permet tout de même de tuer plus de dix mille personnes). Car cet Oppenheimer pakistanais est membre du Lashkar e-Toïba, l’une des sectes fondamentalistes, organisation reconnue de terroristes constitutive, au même titre que le Harkat, du tout premier cercle d’al-Qaïda.
C’est au Pakistan que le chef des services secrets dicte sa loi au général président Musharraf. Donc inutile de se poser la question : qu’arriverait-il s’il était renversé par les fous de Dieu. Les fous sont déjà dans la place.
C’est au Pakistan que l’ex-chef du Second Bureau (l’ISI), Hamid Gul, est aussi le chef d’une secte islamique, qui elle-même est associée à une autre et ainsi de suite, dans le grand jeu de dominos que l’on appelle nébuleuse terroriste, ou si vous préférez al-Qaïda, encore et toujours …
Et tout cela avec l’aval des USA puisque le Pakistan est un allié …

Alors, tous américains ? Comme le clamait haut et fort le sieur Colombani, valet cupide du Système, dans Le Monde, le 12 septembre 2001 ? Tous coupables de fermer les yeux ? Tous muets ? Tous cupides ?
Vous, j’espère que non. Dans tous les cas, moi, jamais !

Pour se souvenir que la tragédie du 11 septembre est multiple, visitez : el Museo de la Solidaridad Salvador Allende » .

Prenez le temps de lire Quia tué Daniel Pearl, l’extraordinaire enquête de BHL. Notre philosophe n’a pas eu peur de mettre ses pas dans ceux du journaliste américain. On lui doit le respect devant le courage qu’il faut pour aller infiltrer les réseaux islamiques pakistanais, surtout quand de surcroît on est juif. On lui doit aussi, et surtout, ce remarquable opus (enquête rigoureuse, propos mesurés, soucis du détail, narration captivante) qui dénonce la véritable machine à terreur qui se construit en Asie, et aussi en Occident, avec l’aval des USA et de l’Angleterre, qui tolèrent sur leur sol des organisations caritatives bidons qui recrutent et entraînent les futurs terroristes aux us et coutumes des pays riches, pour mieux les combattre avec leurs propres armes.
Vous pouvez acheter ce livre sur Amazon.

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