La validation des acquis de l’expérience, une vaste fumisterie !!

La validation des acquis de l'expérience, une vaste fumisterie !!

Bon nombre d’Éducateurs, femmes et hommes non diplômés, sont entrés dans des institutions spécialisées pour apporter leur cœur, leur savoir être, leur écoute et leur savoir faire à des personnes qui ne peuvent vivre seules.

Ils s’investissent corps et âme, ne comptant jamais ce qu’ils donnent aux autres, oui mais voilà… ils ne sont pas diplômés du fameux D.E.E.S. (diplôme d’état d’éducateur spécialisé) qui est devenu le passe-partout indispensable pour exercer cette profession en France et être reconnu en conséquence.

Entre ces deux exemples qui vont suivre, lequel choisissez-vous pour s’occuper de votre enfant ou adulte mentalement déficient :

Le fringant jeune homme, qui sort de l’école d’éducateurs (Bac +2) avec son diplôme d’état sous le bras, et qui malgré un stage de mise en situation ne connaît pas grand chose à la réalité d’une névrose ou d’une psychose.
Le travailleur ordinaire, qui ne vous écrase pas de son savoir, et qui s’occupe bien de votre enfant depuis plusieurs années, qui participe à sa vie de tous les jours en maintenant ses acquis voire en les développant pour qu’il soit plus autonome, qui le fait rire ou sourire, qui l’éduque, le protège contre lui-même et les autres, l’emmène en activité extérieure et veille sur son sommeil parfois perturbé de cauchemars, d’énurésies ou d’encoprésies.
Plusieurs années de pratique valent largement autant que deux années d’études ! Non ?

Ne vous fatiguez pas à répondre l’Éducation Nationale a la solution, par le système très controversé de la V.A.E. (validation des acquis de l’expérience) qui, comme son nom l’indique, va permettre de valider votre expérience professionnelle et vous remettre le diplôme tant espéré pour avoir le droit de travailler dans le social. Réunion d’information, incitation à suivre des cours du soir pour apprendre à rédiger et à analyser une situation ou un projet pédagogique (avec l’aide financière ou pas des Assedic), à s’informer sur le programme digne d’un étudiant en B.T.S., à rechercher des ouvrages de référence, etc…

Au départ, on se dit que la V.A.E. n’est qu’une formalité, mais il en va tout autrement dans la réalité.

Pendant un an, vous êtes rattaché à une Académie et vous devez bosser comme un étudiant que vous n’êtes plus ou que vous n’avez jamais été (parfois après une journée harassante). Vous devez présenter plusieurs travaux écrits qui valident ou pas le franchissement des étapes supérieures. En dernier lieu vous rédigez un véritable “mémoire” pour enfin arriver devant un Jury (composé de trois membres de la profession) qui ne vous interroge que sur vos écrits, vous assomme de questions imbéciles qui vous font douter de votre parcours social (sans aborder, ou à peine, votre longue expérience professionnelle) et qui vous laisse entendre qu’un éducateur validé ne vaudra jamais un éducateur diplômé (c’est ce qu’on peut appeler de l’impartialité !). Selon vos réponses, aux questions qui fusent de tous côtés, on vous juge et on vous condamne à ne pas obtenir le diplôme convoité… mais on ne vous le dira que trois semaines plus tard, par courrier timbré à votre charge.

Il n’existe aucun recours administratif vu que la décision du Jury est irrévocable et ne peut être attaquée… c’est beau la liberté d’un pays démocratique ! A quoi servent les Tribunaux Administratifs ? On est en droit de se le demander !

Chez nos voisins Belges, décidément moins cons que nous et je n’ai de cesse de le répéter, il existe bien sûr des éducateurs diplômés A1, ceux qui ne le sont pas mais qui ont le niveau “humanités” (Bac) et qui sont éducateurs A2 et les autres qui n’ont pas pu aller jusqu’aux humanités et qui sont éducateurs A3. Tous font le même travail, avec la même considération et un salaire identique. Prenez-en de la graine, Messieurs qu’on nomme “Grands” ! (comme disait l’ami Boris Vian).

Une expérience, d’au moins cinq années, mériterait un diplôme ou une équivalence sans passer par la V.A.E.

L’appréciation, du Directeur de l’établissement spécialisé (ou autre) dans lequel le demandeur à oeuvré, paraît grandement suffisante. Si vous ne correspondez pas aux critères de la profession et à ce qu’on est en droit d’attendre d’un éducateur, on ne vous gardera pas des années dans ledit établissement... ne croyez-vous pas !?