Nous connaissons tous la fameuse règle des microprocesseurs, qui veut qu’un cycle, qui se répète une a à deux fois l’an, voit se multiplier et la puissance et la miniaturisation de la petite puce qui est logée au fond de votre ordinateur. D’où les appellations, par exemple, Intel 2, puis 3, puis 4 etc. Ainsi votre computer devient de plus en plus puissant, et de plus en plus petit (aujourd’hui votre téléphone prend aussi des photos, au Japon c’est votre montre qui vous permet de téléphoner) tous les six mois, en gros.

Dans le même ordre d’idée, les chercheurs travaillent sur l’atome afin de le décortiquer et de comprendre son fonctionnement. Et nous voilà au cœur du problème : ils ont ouvert la boîte de Pandore !

Entre le M.I.T. de Boston et le Nano Computer Dream Team la compétition fait rage pour mettre au point le premier ordinateur conçu à partir d’un atome.
La course à la miniaturisation a permis de créer des machines capables de manipuler les atomes individuels (comme les protéines de la pomme de terre manipulent les atomes du sol et de l’eau pour faire des copies de la pomme de terre). Ce qui veut dire que désormais les machines vont s’autoproduire et auto-assembler des produits de consommation à partir d’atomes disponibles dans l’air, l’eau, la terre, etc.

Comment ça marche ?
On dépose des atomes sur une structure en construction, par exemple un bout de métal : la réaction naturelle (aidée par les ingénieurs) permet de concevoir des molécules qui adhèrent aux lois de la chimie tout en n’étant pas directement issue de la nature. Ces atomes sont neufs et alertes, d’une énergie extraordinaire, un peu comme s’ils venaient tout droit du Big Bang. Ainsi 92 éléments ont vu le jour, une nouvelle table de classification qui permettra toutes les fantaisies. Ces nouveaux atomes sur-puissants pourront se coller les uns les autres comme on assemble des Lego.

Ces nanites (machines programmées, composées d’éléments de taille atomique) pourraient prendre n’importe quelle source d’atomes et d’énergie, produire des copies d’elles-mêmes, puis « faire pousser » des choses sans passer par les techniques de fabrication traditionnelles.
Dans un futur proche le coût de construction d’un objet sera nul, seul demeurera le coût de la conception.

Les optimistes diront que l’on va vers un monde merveilleux fait de matériaux intelligents capable de se mouler à volonté ; imaginez des rideaux qui changent de style sur commande, une voiture qui sera tous les jours différente …

Le Dr J. Storrs Hall, de la Rutger University, a inventé le Brouillard Utilitaire. Une substance polymorphe constituée d’une masse de minuscules robots (un bras télescopique de cinq à dix millionièmes de mètre, avec un corps central qui abrite des moteurs, une pile et un nano-ordinateur). Ce petit être métallique possède douze bras qui peuvent s’agiter en tous sens et surtout attraper l’extrémité des doigts des bras des autres robots, afin d’établir des connexions.
Installé dans une pièce, ce Brouillard serait transparent, MAIS il peut sentir et réagir à la force qui lui est imposée. Par exemple, le programme peut dire : « étendez-vous lorsque la force tente de tirer et rétractez-vous lorsqu’elle essaye de comprimer, nous obtenons un matériau doux ». Et inversement.
Remplissez votre maison de cette substance, utilisez une bibliothèque de programmes de simulation et vous pouvez faire apparaître ou disparaître à volonté des objets. Fini la corvée de vaisselle, il suffirait de demander à la nanite de modifier le programme pour passer d’une table de salle à manger recouverte d’objets divers et variés à une table lisse, propre et brillante avec un joli bouquet de fleurs.

Philippe K. Dick ou Maurice G. Dantec ne sont plus des auteurs de SF. La réalité est une nouvelle fois plus forte que la fiction.
Mais ce qui effraye c’est ce que pourraient en faire les militaires, les voyous, les illuminés. Car, comme toute technologie, la nano peut donnait le pire d’elle-même. Un hacker fou pourrait programmer une nanite répliquant qui tuerait tous les gens aux yeux bleus, ou tous les moutons …

Le champ est si étendu que, connaissant l’homme, et après le fameux e = mc2 qui donna Hiroshima, nous pouvons nous attendre à vivre d’ici 300 ans sur une Planète Hurlante, ou à avoir été définitivement éradiqué par les machines.