BERTRAND CANTAT, LE MALE HYSTERIQUE

D’abord cette odeur d’eau de javel imprégnée subrepticement sous le nacre des ongles et la sueur des aisselles perlant sur une peau grise et réfrigérée....Fucking odeur de propre et d’aseptisé...

La beauté du geste eut été que tu te pendes dans ta prison lithuanienne, Bertrand... Là, j’aurais pu te défendre, comprendre l’irrémédiable, me coucher devant une cohérence... C’est beau un pendu, ça bande et ça chante comme les anges... Ton ultime semence offerte à Marie. L’absolu de l’amour fou !

Mais voilà, tu n’as pas eu l’élégance de frotter ta chair à la corde. Petit joueur, va !

Tu vas bientôt rentrer au bercail, gentiment dans ta famille recomposée, la tige et l’occiput bas, rétines vitreuses et mouillées.

Ton ex-compagne va se la péter, noble, royale et frigide dans votre cage dorée de rescapés du vide.

Tu prends le chemin de la rédemption petit et qui sait après quelques cures de désintoxication, quelques kilos en trop et un nouveau bâtard pour apaiser ta compagne, tu retrouveras certainement le sourire. Dis-moi, si c’est une fille, vous l’appellerez Marie, en souvenir....
Tu pourras même rejoindre le groupe des petits chanteurs à la croix de bois. Tout est bien qui finit bien, n’est-ce pas ?

Après tout, la méchante, c’était Marie non ?... La briseuse de ménage également, non ?... La morale est sauve. Les sorcières sont brûlées comme au moyen-âge. Méfie-toi du feu petit, ce n’est pas pour les faibles d’esprit...

J’ai lu que tu balançais dans la presse que Marie était une hystérique. Tous les pauvres types qui tabassent leur femme disent cela. Tu es d’un commun, décidément.

Dis-moi, dans ta nuit noire, entends-tu ses os graciles se froisser ou penses-tu que c’est le son échappé d’une guitare désaccordée ?

Entends-tu sa jolie voix rauque de femme jamais matée ?. Le son est pur, il est libre.

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?...