Les enfants de la liberté, Marc Levy

Les enfants de la liberté, Marc Levy

« On est tous l’étranger de quelqu’un ». Marc Levy est cet étranger que tout le monde croit connaître. Cet auteur prolixe décrié à cors et à cris, celui qui ramasse le jackpot à chaque publication de ses romans à l’eau de rose dont les ménagères de moins de cinquante raffolent. Et si c’était vrai ?

Et bien, n’en croyez rien mesdames. Messieurs aussi d’ailleurs. Voici venir Les enfants de la liberté, un roman vrai. Qui, à notre époque, sait que des enfants de 14 ans à peine se sont battus pour que des hommes, des femmes et des enfants aient la vie sauve face à l’ennemi qui occupait la France pendant la guerre de 40 ? Cette deuxième guerre mondiale qui non seulement mettait à feu et à sang l’Europe entière mais divisait aussi très sûrement la France. D’un côté les sympathisants avec les nazis, de l’autre, les révoltés dont de Gaulle avait pris la tête en diffusant son message sur les ondes.

Y avait-il vraiment des bons et des méchants et rien au milieu ? Pas si sûr. Rien n’est jamais ou tout blanc ou tout noir. Des enfants se sont battus pour sauver des adultes qui baissaient les bras et se laissaient entraîner qui vers les camps, qui directement vers le peloton d’exécution. Aucune pitié. Aucun espoir. Pourtant, au milieu de ces horreurs, ces enfants avaient l’espoir d’atteindre un monde meilleur. Bientôt. Tout bientôt. Et les gestapistes et autres nazis n’ont eu aucune pitié pour ces mômes des rues qu’ils réussissaient à prendre. Ils les torturaient, ils les fusillaient. Pour l’exemple. Un tombait, un autre arrivait et prenait sa place, le sourire aux lèvres, la peur au ventre et l’espoir au fond du cœur.

C’est tout cela que Marc Levy raconte dans son septième roman. Tout cela et plus encore. De l’amour, oui, de l’amour était là. Comment ne pas tomber amoureux d’une jeune fille à la peau claire ou d’un garçon aux yeux bleus alors qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait ? Des interdits bravés. De l’horreur à la lecture de certains passages, des larmes qui coulent en découvrant ces jeunes gens entassés pendant des jours dans un des derniers trains partant pour les camps de concentration. De ces jeunes garçons qui n’avaient pas 20 ans et qui mouraient étouffés de chaleur dans ce train de la honte, privés d’eau et de vivres par des nazis sadiques et apeurés alors que les alliés débarquaient. De ces jeunes déjà trop adultes, vieillis bien avant l’heure par tout ce qu’ils avaient vécu mais toujours prompts à aider l’autre. Car l’autre méritait de vivre, quelle qu’était sa religion et sa couleur de peau. « *Tu verras, Jeannot. Un jour, le printemps reviendra » *Jacques.

Si le printemps est revenu, c’est en partie grâce à ces enfants des rues, ces jeunes révolutionnaires qui, pour certains, ont rejoint le maquis.

Les enfants de la liberté est un roman plein d’amour. Mieux. Les enfants de la liberté est un livre empli d’une leçon d’amour. Et il fallait bien tout le talent d’un homme tel que Marc Levy pour nous apprendre cette leçon d’histoire.

Les enfants de la liberté, Marc Levy, Robert Laffont 21 €

*Crédits photos Marmara/ Le Figaro

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