"Gros con" lance-t’elle avec une bonhomie cruelle à Bernard Werber, le spécialiste français des insectes aux lunettes correctrices de plongée du dernier chic mondain.

Lançant ses flèches insolentes telle une amazone, cette fille du macadam vogue depuis l’âge de treize ans dans les eaux troubles et alchimiques du cinéma d’auteurs, faisant la script chez Jean-Pierre Léaud, admirant Godard quitte à vexer Sergio Léone, admiratrice nostalgique du talent et de la générosité de FrançoisTruffaut.

Auteur, écrivain, réalisatrice et comédienne, cette femme aux attaches fines et délicates remet à elle seule à la mode les tenues rigoristes mais élégantes de la religieuse contemporaine. Un rien l’habille et l’érotise. Son grain de beauté singulier situé sous l’iris droit est un appel aux vertus aphrodisiaques de la cantharide.

Courageusement, cette femme du Nord d’un plat pays qui est le sien a choisi de garder ce nom à coucher sur les trottoirs obscurs des villes, tout en sèmant des graines d’humour et de cynisme par le prisme de ses oeuvres littéraires et filmiques .

Comme tout homosapiens épris de liberté, elle ne supporte pas l’enfermement, la canicule et les premiers de la classe.

On n’aurait tort de ne pas prendre au sérieux cette Aggripine lettrée qui a défriché des voies royales aux femmes de tout pays, tout en déchargeant un jet séminal puissant sur la nouvelle vague française.

Rencontrer Christine Van De Putte aux Nocturnes Littéraires organisées par Pierre Defendini, c’est manger un yaourt velouté au goût doux-amer sous une pluie d’été, c’est un chant de sirènes hurlé dans un promène-couillons via les huit calanques de Cassis.

Découvrir ou redécouvrir cette femelle d’une espèce en voie d’apparition est un moment authentique livré dans une bouteille précieuse récupérée en mer.

Photo Philippe Matsas. Agence Opale

Lire une critique de "La colombe c’est la femme du pigeon"

Les filles c’est vraiment des pauvres types,
La Colombe, c’est la femme du pigeon,
Flammarion.

A ACHETER d’URGENCE.