Débat présidentiel

Débat présidentiel

Comme de nombreux français, j’ai suivi avec grand intérêt le débat qui a opposé hier soir, Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal.
Sans aucun doute savaient-ils de quoi ils parlaient.
Sans doute avons-nous compris que nombres de nos mauvaises habitudes allaient être déballées et remaniées.
Sans doute que l’un comme l’autre feront de grandes réformes.

Non je ne veux pas refaire ce débat très bien mené. Mon intervention est sans prétentions politiques, juste une analyse comportementale et subjective.

J’ai observé qu’au début du débat, Nicolas Sarkozy a adopté une attitude zen et parfait gentleman. Il a tenu des propos dilués et doucereux à Ségolène Royal.
A mon avis son message aux français était « regardez moi comme je suis un homme calme et serein ».
J’ai écouté très sérieusement ce qu’ils disaient mais je dois avouer qu’au-delà du sérieux, au-delà des termes techniques, des chiffres et des projets, je me suis drôlement bien amusée, car j’assistais, totalement fascinée à un championnat de boxe invisible à l’œil nu. Que celui qui a des yeux pour voir, voit.

D’un coté, il y avait une femme entière et ambitieuse, qui n’avait nul besoin de rond de jambe, ni de gentillesse, car elle n’avait aucune intention d’être gentille.
De l’autre, nous avons un homme sûr de son pouvoir, qui n’a aucune crainte de son vis-à-vis et qui se veut maître de lui.

Seulement voilà, la femme est très technique, elle connaît son sujet sur les bouts de doigts. Elle n’a pas sa langue dans la poche. Eh oui le pouvoir de la langue (petit organe dans notre bouche) est immense et si l’on sait l’utiliser, on frappe ou on caresse.
Ségolène Royal l’a utilisé pour débattre très clairement des sujets importants, mais quand cela a été nécessaire, telle une institutrice craint et respecté d’antan, portant une verrue poilue sur le nez, elle reprenait vertement le parfait mauvais élève, cancre et indiscipliné de surcroît qu’elle avait devant elle.

L’homme, comme je le disais au début de mon analyse, s’est voulu gentleman et très calme, mais plus d’une fois il a manqué de perdre ce sang froid durement gagné.
Son agitation intérieure a été remarquée par de fréquentes rougeurs sur le front et sur les joues, ainsi qu’un siège qui s’était mis à chauffer durement, l’empêchant d’y être bien assis.

« Quand la femme se fâche… », dans certains coins du monde, les hommes disent en se moquant que lorsque femme se met en colère, il vaut mieux détaler. Dans le cas de nos débatteurs, cette moquerie masculine a pris tout son sens.

Nicolas Sarkozy était un homme mort. Mort dans le sens où, il n’a pas vu sortir la poêle en fonte qui l’a assommé et rendu tout pantelant.
Non il ne se doutait vraiment pas de ce qui allait lui arriver.

Son grand tort a été de surestimer au-delà du réel, sa capacité à rester le maître du jeu.