Malgré sa belle victoire en 400 mètres nage libre dimanche et sa deuxième place lundi en 100 mètres dos, on s’était rendu compte que Laure Manaudou n’était pas au mieux de ses possibilités. Après les premières épreuves de qualification aux championnats du monde de Melbourne, elle a déclaré souffrir du dos, et on l’a vue gérer l’agenda des courses avec beaucoup de circonspection. On a frémi lorsque mercredi matin, la nageuse française a déclaré forfait pour la finale du 50 mètres dos. Mais rien de grave apparemment, puisqu’elle s’aligne un quart d’heure plus tard au 200 mètres nage libre pour lequel elle n’est pas favorite. Pour autant, on pouvait s’interroger sur les raisons de son choix. Le record du monde de la distance venait de tomber en demi-finale avec l’étonnante prestation de l’Italienne Federica Pellegrini, en 1’56’’47. Elle aurait pu briller en dos crawlé, qu’allait-elle faire dans cette galère ? Sur la ligne d’eau n°2, à l’écart, Laure s’accroche aux basques de l’Allemande Annika Lurz, pour la dépasser avant la mi-course. Federica accuse une demi-seconde de retard : elle est fatiguée. La course se joue alors entre Laure et Annika, mais la Française conserve son avance jusque dans la dernière longueur. Elle parvient à contenir sa concurrente qui la rejoint doucement, et termine encore en tête : 1’55’’52. Nouveau record du monde ! Laure Manaudou est la 3^ème femme à réaliser le doublé 400 mètres-200 mètres, après l’Américaine Heather Babashoff et l’Allemande (RDA) Heike Friedrich. La preuve est faite : l’amour donne des ailes, même dans l’eau !