30 milliards d’euros de déficit à l’export n’ont pas empêché les entreprises françaises de réaliser de bonnes affaires à l’Étranger : il s’agit du solde de la balance commerciale française, la différence entre l’ensemble des ventes opérées dans d’autres pays et les produits achetés ailleurs qu’en France. Cela dépend des secteurs d’activité, de la spécificité de chaque entreprise et aussi, structurellement, des points forts des industries nationales : depuis 20 ans, les camions repartent au tiers vide en Allemagne et reviennent à demi charge d’Angleterre. Pour autant, les bonnes recettes pour emporter un marché sont toujours et partout les mêmes. Ainsi Christophe de Margerie, le nouveau directeur général de Total est-il mis en examen pour avoir autorisé le versement de commissions occultes alors qu’il était responsable des affaires de la société au Moyen-Orient en vue d’obtenir l’exploitation d’un gisement gazier off-shore à 100 km des côtes iraniennes en 1997. Il a été entendu mercredi et jeudi par la Brigade financière de la police, puis par le juge Courroye jeudi après-midi. Est-ce un hasard si par ailleurs, sont entretenues des rumeurs visant EADS, où un cadre dirigeant aurait mis en place un vaste système de rétro-commissions ? Un démenti a été opposé par l’actionnaire de référence Arnaud Lagardère et par la police nationale, citée au nom de la DST. C’est également de façon fortuite que la Commission européenne accuse Boeing d’avoir reçu des subventions illégales de la part du Département américain de la Défense et de la Nasa pour concurrencer Airbus de manière plus favorable. Une série de dénonciations en cascade qui permet de douter que le monde des affaires ait changé en quoi que ce soit.