Les Enseignants, ces Oubliés de la Campagne

Les Enseignants, ces Oubliés de la Campagne

Tandis que tous les candidats à la présidentielle font assaut d’amabilités envers le corps enseignant, la situation n’en finit pas de se dégrader dans les écoles, les collèges, les lycées, et l’Université. Une des plus belles réussites de la République française est devenue en un siècle et demi la fabrique du crétin, du nom de l’ouvrage de cet enseignant agrégé en mauvais termes avec le rectorat, Jean-Paul Brighelli. Tout juste un an après la grande foire d’empoigne engendrée par la fronde du CPE, ça barde à nouveau dans les établissements ! Depuis une semaine, les élèves de Terminale sont privés de Bac blanc, et mardi sera jour de grève et de manifestations pour les professeurs des collèges et des lycées, le 3ème en trois mois… Les syndicats protestent notamment contre un décret dit de Robien, allongeant le temps de travail sans rémunération supplémentaire de certains enseignants et la suppression de 5.000 postes la rentrée prochaine. Ils réclament l’ouverture de négociations. Les futurs dirigeants de notre pays sont tous convaincus que le chômage et l’éducation sont les deux pierres d’achoppement de la crise en France, comme un boulet à chaque pied. Comment faire ? Les caisses du Trésor sont vides, désespérément vides. Les enseignants seront donc plus facilement mis à contribution que les chômeurs, au moins ils travaillent et la masse salariale qu’ils représentent est un des postes les plus importants du budget de l’État. À défaut, on a les ambitions de ses moyens.

L’Éducation devait dominer les discours
Et se trouver au centre, à fond dans la campagne,
C’était l’été dernier… Ils sont toujours en pagne,
Nos enseignants qui vont appeler au secours !

Dans ce qu’on dit sur eux, au sujet de leurs cours,
Au fond, il n’y a rien pour sabler le champagne ;
Le grand dessein n’est plus celui de Charlemagne
Puisqu’on prépare à leur endroit d’autres parcours :

Plus de travail, autant d’argent, mais moins de postes
Seront pour le budget de l’État les ripostes
Aux déficits publics, tant pis pour les bahuts…

Il leur reste un métier, mais qui tombe en quenouille
Pour de futurs chômeurs au milieu des chahuts,
Trente ans de paix sociale ont bouffé la grenouille.