La vie est belle pour Jaime Razuri

La vie est belle pour Jaime Razuri

Le photographe péruvien de l’Agence France-Presse a été libéré en bonne santé dimanche soir à Gaza, sept jours après son enlèvement par quatre hommes armés, juste avant d’entrer dans les bureaux de l’agence. L’annonce faite par Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, d’élections anticipées a précipité les tensions en Palestine. Le précédent scrutin, en janvier 2005 avait consacré la victoire du parti fondamentaliste Hamas, dont le refus de reconnaître l’État d’Israël et les liens supposés avec des régimes et des organisations terroristes provoque la réprobation internationale. Dans le but de restaurer un climat de confiance au niveau diplomatique et de surseoir au blocus économique dont l’administration palestinienne, Mahmoud Abbas a vainement tenté de constituer un gouvernement d’union nationale, puis a décidé de produire un nouvel équilibre en organisant un autre scrutin dont le Hamas pourrait faire les frais à cause de son attitude intransigeante. Depuis deux semaines, des coups de feu, des rafales d’armes automatiques se font entendre tous les jours dans la bande de Gaza, et dimanche, plusieurs dizaines de milliers de partisans du Fatah de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, se sont rassemblés à Gaza à l’occasion du 42ème anniversaire de la formation, faisant de l’événement une démonstration de force à l’intention du Hamas. On ne va pas se laisser tirer dessus a lancé Taïeb Abdel-Rahim au nom du président de l’Autorité palestinienne, écartant ses gardes du corps avec un air de défi. Mais la ville est désormais la proie des rivalités claniques, que l’OLP a favorisé aux dépens de l’émergence d’une société civile indépendante afin d’asseoir sa légitimité. Les rapts d’étrangers sont devenus fréquents dans la bande de Gaza, une vingtaine ayant eu lieu l’année dernière dans ce territoire. Je remercie toutes les personnes qui ont permis ma libération, a immédiatement déclaré Jaime Razuri, qui a couvert les zones les plus chaudes du globe, en Amérique latine, en Europe et en Irak.

Le photographe est libre après sept jours d’attente,
D’angoisse et de remise en cause au débotté :
Après tout pourquoi moi ? C’est vrai, que n’ai-je été
Sur le coup d’une affaire un peu moins excitante ?

Sur tous les fronts, les coups tordus ou sous la tente
Quand mon métier m’expose à la brutalité…
"Je vais très bien, mes ravisseurs m’ont bien traité"
La fois prochaine, un gars pressera la détente.

Rendez-vous compte : pour qu’au matin dans le journal
Avec mes photos choc, votre univers banal
Zappe en un court instant sur les passions brûlantes,

Un type est prêt au loin à plonger en enfer :
Raz-de-marée ou mieux, apporter des morts lentes
Ici, en ordre, en faits, sur le chemin de fer.