Jean-Pierre Mocky sort son revolver

Jean-Pierre Mocky sort son revolver

La cuvée littéraire de Mocky est arrivée. Une véritable ciguë pour les professionnels du cinéma, un délice pour ceux qui veulent en faire partie.
"Cette fois je flingue" est un plaidoyer pour la liberté d’expression en retraçant le parcours d’un "anartiste" engagé dans la jungle du cinéma.

Si le personnage est connu de tous, combien pourraient citer seulement trois titres sur les cinquante films qu’il a réalisés ?

C’est bien le problème de Jean-Pierre, derrière sa grande gueule se cache une œuvre magistrale qui force l’admiration ou du moins, le respect.

A moins d’être dans les rouages de la profession, quel réalisateur ne s’est pas entendu dire : "eh bien tant pis, je fais quand même ce film avec les moyens du bord et je vous emmerde tous !". Mocky est allé jusqu’à ouvrir son propre cinéma réalisant toute la chaîne de production depuis l’idée du scénario jusqu’à sa diffusion en salle.

Frondeur, provocateur, débrouillard, à presque quatre vingt piges, il demeure un des cinéastes les plus actifs et les plus en phase avec les difficultés économiques actuelles.

De plus en plus de jeunes réalisateurs ne s’embarrassent plus des autorisations de tournages et ne passent pas par la banque des faveurs. Les enfants spirituels de Mocky n’entendent pas fermer leur gueule non plus. Ils tournent, même avec leur téléphone portable s’il le faut et diffusent leur message sur Internet.

En 1969, Jean-Pierre Mocky réalise : "Les dragueurs", cette appellation est tombée aujourd’hui dans le domaine public ; peut-être créera t-il un nouveau néologisme :
Faire un Mocky, nom masculin, action de tourner un film en autoproduction, un sujet subversif n’ayant aucune chance de trouver une aide au financement.

A cet effet, je propose non pas un énième festival pâté-cacahuettes, mais une remise officielle des Mocky D’Or qui présenterait les meilleurs films autoproduits politiquements incorrects.

Sous réserve d’acceptation de l’intéressé, toute aide est la bienvenue pour faire aboutir le projet.

En attendant, la remise officielle des Prix de cette joyeuse cérémonie, vous pouvez toujours vous procurer le dernier Mocky en librairie.

"Cette fois je flingue", Edition Florent Massot, 18.90 €.

"Cette fois je flingue", Edition Florent Massot, 18.90 €.