JACK THE RIPPER est en vie.

JACK THE RIPPER est en vie.

Je fume ma clope qui de son « smog » me trouble la pensée. La foule des
ombres m’enveloppe de son manteau d’ivresse lorsque mes sens, refoulés vers
la niche de leur condition animale, s’éveillent. J’attends. Je guette le
monstre ordinaire !
Il va courir puis flâner sur des mélodies qui transpirent au goutte à
goutte, la névrose poétique. JACK THE RIPPER est en vie.

Profondément séduite par « Ladies first », le troisième opus du « bad band »
parisien ; c’est avec un plaisir non dissimulé que je me rends à « Mains
d’oeuvres », petite salle conviviale du 93 pour un concert de dernière
minute.

Au travers de la fenêtre éclairée, un homme : c’est lui !
Le chapeau quasi haute forme, la cape vengeresse, la longue chevelure
romantique, la cigarette qui se fume au vent !
JACK THE RIPPER, c’est une voix tantôt claire, tantôt ombrageuse qui nous
transporte dans les méandres de la cervelle humaine ; des textes anglais
ciselés au couteau, des ballades et des courses mélodiques surprenantes,
servies sur un plateau d’argent par des musiciens talentueux.

C’est tellement beau toute cette horreur ! Je suis sciée, mes bras en
tombent !

Jack (A. Mazurel) chante « I was born to die of cancer » et distribue des
cigarettes au public. Par la suite, Il hurle « I’m your assassin » tout en
se jetant, au hasard du chemin parcouru, sur un être lambda, venu tout comme
moi, s’imprégner de cet univers entre rêve et cauchemar.

Le salaud est bel et bien merveilleux. Si le vice était un divan de velours
rouge, c’est avec émoi qu’il se vautrerait dedans, nous embarquant par la
même occasion dans un voyage psychanalytique plus que déroutant.