Bis Repetita

Bis Repetita

Ségolène Royal s’inquiète à propos de la machine à perdre au moment où les uns après les autres, de nouveaux candidats se déclarent. Le Premier secrétaire du Parti socialiste avait déjà prévenu son camp des risques de l’émiettement des voix au premier tour, et mis la pression sur les élus socialistes qui s’aventureraient à signer des parrainages au tout venant. Mais le véritable problème réside en fait dans la capacité de Jean-Marie Le Pen à se présenter devant les suffrages, une éventualité qui ouvrirait la voie à une réédition des présidentielles de 2002. La semaine dernière, Dominique de Villepin avait affirmé qu’il ne croyait pas aux chances de M. Le Pen d’obtenir les parrainages requis, alors que les états-majors de campagne ne font pas mystère de la difficulté qu’ont les petits candidats à obtenir des promesses de signatures. Jeudi à la radio, Bernard Accoyer a dit ne pas être opposé à ce que des maires UMP ou divers droite parrainent la candidature de Jean-Marie Le Pen à l’élection présidentielle. Son opinion a été confortée le lendemain par le Premier ministre : je pense que dans la vie d’un grand pays démocratique comme la France, il est important que tous ceux qui expriment une opinion et qui trouvent un écho dans la vie de notre pays puissent se présenter à une élection présidentielle. De l’avis général à l’UMP, aucune consigne n’a été donnée aux élus, et leur responsable botte en touche : nous n’avons envoyé aucun message à nos élus ; nous n’avons pas besoin de le faire car tout le monde reste impressionné par le 21 avril 2002. Les conditions pour que les Français assistent au remake des présidentielles précédentes se mettent donc gentiment en place, malgré les efforts désespérés des socialistes pour animer le débat.

Le risque est toujours grand qu’il manque un parrainage
Quand on n’a pas non plus l’appui d’un grand parti ;
Le moins en cour en fait, s’en est toujours sorti
Quand bien même il paraît un vilain personnage !

Qui veut bien mettre un doigt dans le noir engrenage
À Gauche, aura du mal à se voir investi :
Le vingt-et-un avril aura tout perverti,
Il faut tâter sans plus tarder du déminage.

Mais on avance aussi pour la course au mandat
Qu’il n’est pas opportun d’exclure un candidat,
Chacun doit s’exprimer : c’est la démocratie.

Liberté est rendue à de nombreux élus
Qui ne signeront pas tous par sympathie
Et pleureront quand les bulletins seront lus.