Coup d’Etat militaire en Thaïlande !

Coup d'Etat militaire en Thaïlande !

Hier, l’armée thaïlandaise annonce avoir pris le contrôle de Bangkok, dissous le gouvernement et abrogé la Constitution.

L’opération fut visiblement rondement menée : sans tirer un seul coup de feu, des blindés et des soldats ont occupé le siège du gouvernement puis Prapart Sakuntanak (un général en retraite jouant le rôle de porte-parole des putschistes) est apparu à la télévision pour annoncer que l’armée et la police contrôlaient la capitale et les provinces voisines.

Le général Prapart a précisé que les putschistes ont créé une commission chargée de mener des réformes politiques et a accusé le Premier ministre d’avoir divisé le peuple thaïlandais et d’avoir favorisé la corruption en empêchant les organismes indépendants de faire respecter la Constitution de 1997. Il a également assuré que le pouvoir serait bientôt rendu au peuple mais que la loi martiale était décrétée : tous les militaires ont reçu l’ordre de rejoindre leurs unités, ce qui signifie qu’il y a un risque de réaction d’unités qui seraient restées loyales au gouvernement.

En voyage à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a (vainement) tenté de s’opposer à ce coup d’Etat en téléphonant à une télévision thaïlandaise pour annoncer qu’il décrétait l’état d’urgence. La communication a été coupée au bout de dix minutes puis un porte-parole de son gouvernement (qui l’accompagnait) a affirmé devant les caméras que les autorités légitimes contrôlaient la situation. Bien sûr, c’est totalement faux.

Pour rappel : Thaksin avait convoqué des élections en avril dernier après des manifestations contre sa politique à Bangkok, en espérant le soutien de l’électorat rural. L’opposition l’avait accusé de manipulation et avait boycotté le scrutin, qui avait finalement été annulé. Depuis, le parti du Premier ministre était largement donné favori de nouvelles élections prévues théoriquement fin novembre.

Selon Weerasak Kohsurat, un ancien ministre, un gouvernement intérimaire sera formé et la commission politique mise en place sera dirigée par un conseiller du roi, Sumate Tantivejakul, puis des élections seront rapidement organisées ; Thaksin serait alors autorisé à y participer...

Les économistes l’auront deviné : le baht a chuté après l’annonce de ce coup d’Etat.