Comment je me suis, moi aussi, réconcilié avec Guy Bedos !

Comment je me suis, moi aussi, réconcilié avec Guy Bedos !

Comme Thierry Ardisson, je viens de me réconcilier avec Guy Bedos sauf que moi c’est par le texte, car je ne suis pas encore dans ses petits papiers. Après la lecture de son dernier livre au titre très intéressant, pertinent et prophétique « Arrêtez le monde, je veux descendre ! » co-écrit avec son fils Nicolas de 23 ans né le 21 avril et Gérard Miller de la télé et des divans, plusieurs constats textuels s’imposent.

De prime abord, Guy Bedos n’est pas mort pour le Rire contrairement à ce que beaucoup pouvaient espérer et c’est plutôt une bonne nouvelle par les temps qui courent et les Dantec et le Pen qui éructent. Deuxièmement, il n’est pas mort tout court et on se dit qu’une armée de Bedos pourrait venir à bout de bien des fascismes et qu’il ne faudrait pas casser le moule. Troisièmement, il est particulièrement en forme le bougre grisonnant sans que cela soit véritablement énervant et cela, c’est nouveau. Le comédien tombe le masque et on se dit enfin « Enfin ». Un sursaut de sincérité ne nuit pas à son propos, bien au contraire.

Oui ma bonne dame, le Bedos millésimé 2003, vieilli, assagi, est un bon vin spirituel qui se lit mieux en vintage.
Guy Bedos est une sorte de phénix gouailleur de la pignolade politique, il revient faire tomber ses cendres ironiques sur le monde moderne, qui a une bien plus mauvaise santé que lui-même et l’on s’en réjouit.

Tout y passe, du 11 septembre à l’explosion probable de ses artères, du second tour des élections présidentielles à son énième tour de rein, des naufrages politiques de la gauche à son désir vivace de ne pas passer l’arme à gauche.

L’œil, la verve et la prostate de Guy sondent le monde, pissent de rire ou tremblent d’effroi. Sans pilule Viagra ou miracle, Bedos bande toujours de manière fort satisfaisante, son drapeau n’est pas encore en Stéphane Bern. Il va à la chasse aux cons et fait encore de bien belles prises.

De Lorie à Bush Junior, en passant par Raffarin, Juppé, Le Pen ou Laurent Gerra, il n’épargne personne et surtout pas lui-même.

Et puis de nos jours et après leur séparation anthologique, demeurer ami avec Miller et Drucker fallait oser tout de même !, restez avec nous, ne descendez pas tout de suite, le monde a encore besoin de vos lumières (celles de vos projecteurs de saltimbanque) Monsieur Guy, allez accrochez-vous bien !

Arrêtez le monde, je veux descendre !, Guy bedos, Cherche Midi (2003), 144 pages,12 €.

Arrêtez le monde, je veux descendre !, Guy bedos, Cherche Midi (2003), 144 pages,12 €.