En direct du Forum de France Télévisions à Issy-les-Moulineaux

En direct du Forum de France Télévisions à Issy-les-Moulineaux

Invité au "Forum France Télévisions" qui avait lieu vendredi 12 mai 2006 au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux, je me suis rendu, avec mes plus proches collaborateurs, à cette initiative sympathique organisée par le service public afin de mettre le téléspectateur au centre du débat, en lui permettant de discuter en direct avec les grands responsables de France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO.

Arrivés à 18 H30, nous fûmes accueillis par de charmantes hôtesses qui nous remirent des stylos, un coupon pour poser une question écrite et quelques publicités pour les chaînes de France Télévisions. Puis, nous nous dirigeâmes vers l’élément le plus important et décisif de ce genre de rencontres publiques : le buffet.

Un buffet bio, sans alcool, servi pendant presque une heure et qui nous permis de faire la causette avec d’autres téléspectateurs plus anonymes que nous, des gens qui payent la redevance télé, des acteurs (vu un des compagnons de brigade de Julie Lescaut), la sympathique médiatrice Marie-Laure Augry qui se mêlait à la foule, un sosie de Gilles Verlan, l’auteur Philippe Masson et quelques jolies filles qui n’ont pas échappé à mon oeil de photographe.

Ensuite nous nous installâmes au devant de la scène, à gauche, après les places réservées aux patrons et caïds des chaînes du Service Public.
L’animateur de la soirée était Paul Wermus, qui a improvisé la plupart des débats, tentant de gérer les égos de chacun et les temps de parole.

Le show commença par un petit préambule du président Patrick De Carolis, interrogé par Wermus ; tous deux présentèrent le concept de la soirée, qui s’est déjà baladée en province et dans le Dom-Tom, avant d’arriver à Paris, ou presque, puisque nous étions plus exactement à Issy les Moulineaux.

Et c’est là que les choses commencèrent à se gâter, puisque pendant 52 minutes, nous eûmes droit à un documentaire inédit improbable sur "Les derniers jours d’Ayrton Senna", mis en forme par Nicolas Glimois, qui mérite une médaille car il a dû réaliser et monter un document de presque une heure, sans aucun image de Formule 1 en vidéo, puisque les droits de ces évènements sont détenus par TF1, l’ennemi privé numéro 1 de France Télévisions ! Avouons que c’était-là un cruel coup du sort bien représentatif des batailles TF1/ Service public.

Après cet ennuyeux et laborieux portrait post-mortem du pilote brésilien mythique, Wermus et De Carolis revinrent sur scène, sans doute après un repas dans un bon restaurant et non pas autour d’un buffet bio, accompagnés par Michel Drucker, Gérard Holtz, Louis Laforge, Fred Musa, Marina Carrère d’Encausse et Aurélie Bambuck.

C’est ainsi que débuta réellement une soirée assez surréaliste où Drucker, Holtz et Laforge apparaissaient sans aucun doute les plus sympathiques, et où le Président De Carolis ne semblait pas très à l’aise, se bloquant contre l’Internet suite à une question pertinente d’une personne du public et déclarant même que le Web ne méritait pas une représentation plus accrue sur France Télévisions car il n’était que le Média de la "rumeur". Etonnant de la part du nouveau patron, à l’heure où plusieurs millions de personnes sont connectées, où l’Adsl progresse chaque jour dans les foyers, et à un moment où tous les débats se jouent sur le réseau et sont très pertinents et critiques envers la télé.
De quoi a peur De Carolis ?

Parmi les questions posées par le public, Wermus lut ma question (trois furent sélectionnées seulement, quel veinard je suis !) ; elle concernait le Court Métrage et les moyens mis en oeuvre pour ce format depuis, l’investiture de De Carolis. A ce niveau je fus rassuré, car le budget du court a été augmenté de 40 %, ce qui veut dire certainement qu’on verra bientôt un de mes films sur France 2 ou France 3... (rires !)

Ensuite, la soirée vira en un insupportable balai d’artistes plus ou moins ratés ou frustrés, qui prirent la parole pour faire leur publicité face au Président ou à Drucker. Un monsieur black qui voulait placer son émission de radio, un humoriste, son spectacle, certains qui ont les boules et quelques autres en mal de reconnaissance. A côté de cela, au programme des questions publiques, un vieux monsieur qui reprochait à France Télévisions une programmation "juste bonne pour les maisons de retraite", et encore "l’écrivain" mal rasé, très antipathique et agressif qui vient de publier à compte d’auteur un livre Anti-Ardisson et qui voulait faire parler de son pamphlet contre notre talentueux ami et homme en noir de France 2 et qui fut rembarré par le Président sans trop de ménagement.

Voilà pour ces quelques impressions ô combien subjectives d’une soirée sans trop de relief et finalement assez mal organisée sur la scène.

On ne gardera pas grande chose de ce grand débat public avec ceux qui regardent leur poste et doivent se contenter de payer la redevance.

On espère que Patrick De Carolis sortira de la bulle et verra au-delà de sa personne et de son bureau, et ainsi prendra plus en compte la nouvelle donne de l’Internet, fera preuve d’un peu d’ouverture vers le monde et l’E-monde, car ça ne peut pas faire de mal à un mandat de Président de chaînes...

Le site de FRANCE TELEVISION

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