La réouverture des maisons closes

La réouverture des maisons closes

C’était le 13 avril 1946. La loi Marthe Richard abolissait le bordel légal, encadré jusqu’ici par la police et soumis aux contrôles sanitaires. Soixante ans après, l’idée d’organiser l’activité prostitutionnelle reste d’actualité. Certaines prostituées, marginalisées à outrance par la loi Sarkozy sur le racolage passif, tentent aujourd’hui d’obtenir des droits et réclamer un véritable « statut » de travailleuse du sexe.
Pour autant, celles et ceux qui, à Paris comme ailleurs, défendent l’ouverture des maisons closes prêtent la main à un système d’asservissement. Le Collectif féministe contre le viol ne s’y est pas trompé lorsqu’il affirme que l’ouverture de ces maisons constitue un recul dans la protection des personnes exploitées.
L’immense bordel Allemand qui doit s’ouvrir pour la Coupe du monde de football ne fait qu’illustrer, là aussi, le maintien de la domination des hommes sur les corps féminins, comme si la gloire des héros ne pouvait se construire que sur l’avilissement des femmes les plus fragiles.