L’enfant africain oublié

L'enfant africain oublié

Personne n’en a parlé. Manifestations anti-CPE oblige. Le 19 mars était la Journée de l’ Enfant Africain. Elle est passée totalement inaperçue mais existe-t-il une journée pour l’enfant européen ou asiatique ? Pas à notre connaissance.

Cette journée occultée est-elle suffisante pour enrayer ces millions de morts et les 12 millions de ces enfants atteints du SIDA ? Pas vraiment.

Mais cette journée oubliée, nous la dédieront pourtant à Boubacar Diallo et Mohamed Ndaw, victimes 2006 du rallye Dakar.

Pour Boubacar et Mohamed,

Nous souhaitons rappeler les règles de droit qui garantissent la protection des enfants. « Les enfants sont notre avenir, protégeons-les » : tel est le message que les organismes internationaux proclament afin d’attirer l’attention sur les épreuves qu’endure cette catégorie de la population. En ce 19 mars 2006,

Nous pensons aux enfants soldats dans les régions en proie aux conflits armés.
A l’absence de protection pour les mineurs étrangers isolés, désireux d’obtenir le statut de réfugiés, détenus des zones d’attente et autres centres de rétention.

A la législation et à la pratique en matière d’arrestation et de détention de mineurs étrangers.

Aux efforts à fournir également en matière de lutte contre la maltraitance (esclavage, tourisme sexuel...)

Nous pensons à la discrimination dont sont victimes les enfants africains du fait de leur origine.
Aux conditions de logement souvent difficiles pour leurs familles (insalubrité, saturnisme...)
A l’inéluctable retour au travail de ces enfants.
A la présence de plus en plus d’ enfants vivant dans la rue avec leurs mères sans-papiers en difficulté ou comme à Marseille, à ces enfants débarquant des ferries chassés par les guerres, les persécutions ou la misère.

Et plus concrètement, beaucoup plus près de nous, nous pensons déjà aux prochains enfants africains sacrifiés au cours de la fête annuelle si médiatique du rallye Dakar.

La mort inopinée d’un enfant est toujours un drame. Son assassinat programmé est un crime.

En nous taisant, nous serons tous complices. Pour Boubacar et Mohamed, nous pouvons mettre un terme à la honte et à l’insupportable en réclamant la suppression du rallye

Et cette journée du 19 mars 2006 n’aura peut-être pas existé pour rien.

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