Montrez ce sein que l’on aimerait voir Martin Monestier !

Montrez ce sein que l'on aimerait voir Martin Monestier !

Par tous les seins de l’enfer voilà la bible du dieu Téton. Un labyrinthe mammaire au goût d’éternité qui passe en revue tout ce qui touche de près ou de loin les rotondités, objets bénis des phantasmes ou des préoccupations des hommes et des femmes.

Remercions la folie encyclopédique de cet homme, ce sain Martin Monestier qui a consacré un livre entier à ce sujet si excitant et doux à la fois. En fait on croit tout connaître du sein et autres poitrines galbées ou non, en poire ou plates comme la lune. On se trompe amèrement en lisant, page après page, les aventures des nichons et " pis " encore. La chose valait bien un examen attentif et scrupuleux

Voici le temple dédié décadent et déviant, l’hymne aux mamelles iconiques pour lesquelles on voudrait bien se damner. Bienvenue dans " le manuel du parfait petit voyeur ", dans le livre illustré qui plaira à votre petit neveu curieux de la vie et qui projette de faire carrière dans les sciences naturelles ou anatomiques. Cet ouvrage érudit va faire naître bien des vocations de jeunes mâles pré-pubaires mais aussi ravir les libidineux de tous âges. Du bandage à l’exhibition, du sado masochisme à la maladie tout y est. Rendez-vous en cinémascope pour ce film sur 350 pages de " Gorges profondes ". Un régal pour nos yeux contempteurs en mal de connaissance accrue de ce sujet passionnant.

Qu’y a t’il de plus beau ou de bizarre - selon les cas extrêmes de malformations, tumeurs ou étrangeté survenues sur ces objets de tant d’attentions - qu’une paire de seins, qu’il y ait " du monde au balcon " ou pas. Ce dictionnaire, ce blason livresque fort documenté devrait être enseigné dans les écoles, offert comme cadeau de fin d’année dans les internats, les petits séminaires, les foyers de jeunes célibataires. Il est le présent idéal pour contenter un homme qui cherche les grandes énigmes de son siècle. C’est une entreprise, rondement menée, qui rend savant tout en s’amusant. Tous les arts, tous les domaines de la réflexion humaine se sont penchés sur les décolletés des dames en majorité et de quelques messieurs parfois même.

Le néné est un puit sans fond outre l’objet de convoitise que l’on connaît et qui a fait le bonheur de toutes les industries visuelles, du cinéma à la télé en passant par la publicité et la peinture.

Et l’on ne se lasse pas à prendre ce livre de Monestier dans tous les sens, à revoir telle ou telle image plus parlante, à caresser de l’œil telle description. Cette nudité luxuriante est une forêt de vigueur pour les sens.

On dit que les seins sont en adéquation exacte avec le visage de la dame, alors on brûle d’aller au bout de ce questionnement et de comparer tous les visages féminins du monde et les poitrines qui s’y rapportent. Mais puisque ce n’est pas techniquement possible et que certaines femmes sont si pudiques, Monestier nous fait ce cadeau qui va par deux où des centaines de paires s’offrent à notre contentement.

On comprend que des hommes aient conquis des territoires entiers pour la beauté d’une paire de nichon promise ou espérée. Un sein découvert, corseté, pigeonnant sait si bien être mis en valeur par une femme de goût. Pourtant Martin Monestier n’a pas traité son sujet à la va-vite, rien ne nous est épargné, les ravissements de l’œil comme les pires monstruosités ou laideurs des mamelles. Si un jour, par le plus grand des malheurs, les seins venaient à disparaître de la surface de la terre pour la rendre dramatiquement lisse, on aurait avec ce livre un été des lieux précis et fourni de l’histoire des seins des origines à nos jours.

Ô seins de tous les âges, de tous les pays, de toutes les formes, de tous les poids, seins d’inconnues où seins de Brigitte Nielsen, de Jane Birkin, de Sofia Loren ou de Lolo Ferrari vous voilà mis en page avec maestria, étudiés avec vigueur par un homme bon qui vous aime généreux ou étranges, en pleine santé ou maladifs. Réunis, triés et rangés par caractères, particularités ou beautés, ils font tourner le monde depuis la nuit des temps.

Que serait la création et la vie elle-même sans la vision béate, enthousiasmante, moqueuse ou spirituelle de ces merveilles de petites collines montées sur femmes. Ce livre est un poème illustré. Merci Martin Monestier pour tant de grâces qui ne nous ont pas laissé de glace. Merci d’avoir donné la parole aux seins. Nous les avons écouté religieusement.

Les seins, Martin Monestier, Le cherche midi, 350 pages, 30, 18 euros.

Les seins, Martin Monestier, Le cherche midi, 350 pages, 30, 18 euros.