Luc DS part en live

Luc DS part en live

Le monde de l’Art bien comme il faut ne comprendra jamais rien à ce que fait Luc DS. Il faut dire que Luc Pays aka Luc DS a été monté à l’envers, il ne ressemble à rien de connu et ne fait rien pour faciliter sa compréhension aux autres. Il vit seul et sans télévision dans un appartement dont il est propriétaire par la seule nécessité de ne pas se faire enculer par la France qui sodomise à sec les locataires, une sorte de joyeux bordel en travaux permanents qui peut sentir la litière pour chats dès fois quand on y va tard le soir.

Oui, mais voilà le monde de l’Art bien comme il faut n’a aucune sorte de curiosité, ne prendra jamais de risques non calculés, ne côtoiera jamais Luc DS qui pourtant gagne à être connu autrement que par ses potes de beuveries Chez Jeannine, rue du Surmelin ou ses collègues de boulot alimentaire.

Il se peut donc que Luc DS et son oeil marrant, son regard à part, sa musique hors norme vaillent quelque chose pour une poignée d’irréductibles, des gens bons qui aiment le lard et la gaudriole, le vin gras et les filles libertines.

Des amateurs de personnage sans compromis qui jouent à l’oreille, qui font des trucs musicaux qu’on met en boucle dans son MP3 et auxquels on pense quand on va bien dans sa vie et qu’il manque un machin en off pour finir le décor.

Luc DS était en Concert à Bordeaux en février au SON’ART, un lieu dit noir et underground, invité par les franco-américains Jon Smith et Déborah Steinberg. Ca faisait des années qu’il n’avait pas fait de show à poil et sans filet sur scène, sans copains autour pour le rassurer ou pour masquer son talent.

Alors à un moment, come un grand, le gars Luc DS il est monté sur les planches, il a tenté de mettre en route son Sampler qui, comme de bien entendu, a foiré grave. Peu importe, le Luc il a mis son agacement de côté, il a pris son courage à deux mains, bien calé derrière ses lunettes à bords larges noirs d’intello de Télérama abonné aux Inrocks et à Chorus et il a fait son Numéro.

Il était beau Luc DS dans la lumière tamisée, les doigts sur le clavier bien calé en face du micro sur pied, il a pris sa voix qui peut monter plus haut qu’Obispo, il a chanté des paroles en anglais que même un english il y aurait cru, il a fait des mix avec ses cordes vocales, il a donné avec sincérité devant une salle qui l’a trouvé vachement intéressant. Il s’est excusé trois fois le couillon à cause du sampler qui déconnait et du bruit de fond qui découlait d’un mauvais branchement, il était pas content de lui alors que les bordelais ils étaient sciés par ce parisien lunaire et faussement désinvolte. Il aurait pas dû il était formidable.

Pas évident de causer d’un style qui est son propre style, qui ne plagie personne, qui ne renvoie à rien du Hit parade, du top 50, des play list des faux branchés... Car Luc DS il s’invente un monde pop, un monde chorale, un monde à lui, un monde de garçon rêveur qui ne suit aucune mode justement, qui ne veut pas d’un succès facile, d’un succès illusoire, l’anti Star Ac’ quoi.

Whais, Lucs DS est parti en live, Luc Ds il a fait un machin artistique hors du temps, destabilisant sans doute pour un critique bien comme il faut. Whais, mais Lucs DS il a une putain d’originalité, des créations démentes, une vraie présence vocale qui excusent tout, les merdouilles dans le sampler comme les mauvaises plaçages de voix.

Luc DS il ne fait pas de la musique, il l’a vit de manière intime, comme une introspection, comme un bidule qui doit sortir sinon il étouffe.

Whais Luc DS il part parfois en live... jamais en couilles. Bravo Copain.

LUC DS sur le Net

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