La fleur du mal : Claude Chabrol effleure le meilleur de lui-même

La fleur du mal : Claude Chabrol effleure le meilleur de lui-même

Ce que j’aime chez mon ami de trente ans Claude chabrol (je suis fan de ses films depuis trois fois dix ans), c’est que nous avons les mêmes goûts en matière de femmes.
En effet nous sommes chavirés par les mêmes types de féminité triomphante, de classe et de spontanéité. La peau blanche et les jambes d’Isabelle Huppert affole les deux libidineux, cinéphiles (ou « cinémaroufles » comme dirait mon autre grand ami Noël Godin) et amoureux du petit écran que nous sommes tous deux.

Le site officiel de "La Fleur du mal"

Oui, j’aime Claude Chabrol, oui je trouve que c’est un des plus grands réalisateurs du siècle, qu’il filme les maisons et les bourgeois comme personne, et que c’est un faiseur d’ambiance hors du commun, un metteur en scène qui construit une œuvre forte et cohérente. Un nom et une patte qui resteront dans l’histoire de l’image qui bouge.

A la projection, dans mon cinéma privé, de « Merci pour le chocolat » mon sang, mon cœur et tout le reste n’avaient fait qu’un tour devant l’éblouissante, « sublimissime », évanescente, envoûtante et fantasmatique Anna Mouglalis qui depuis est devenue l’égérie d’une grande marque et l’actrice la plus douée de sa génération. Il a l’œil le vieux grigou, il sait les mettre en mouvements, les diriger ces jolies fleurs au milieu de mâles scrupuleusement choisis.
Cette fois, dans « La fleur du mal » son dernier opus, je suis tombé éperdument sous le charme de Mélanie Doutey.

Mélanie Doutey... 1m69, 56kgs, des cheveux bruns naturellement soyeux, de grands yeux marrons foncés, une bouche ourlée et naturelle, des dents régulières et blanches (une seule carie, et deux plombages seulement), une peau douce qu’elle entretient avec de l’huile d’amandes, qu’elle parfume avec de la cannelle et du jasmin, une grosse dormeuse qui fait dodo 10 heures minimum par nuit, une végétarienne habituée à boire plus de deux litres d’eau par jour et qui aime la musique classique et l’opéra. (tout pareil que moi)

Bon c’est vrai Mélanie est la fille du comédien Alain Doutey mais là, pour une fois, je ne vais pas critiquer son côté « fille de », car cette jeune actrice est tout simplement formidable, prometteuse, belle, fraîche et diablement charismatique. Un bonbon vivace, une herbe tendre, elle joue avec la caméra, illumine la pellicule, réinvente la justesse scénarisée.

C’est bien simple, à côté d’elle, Nathalie Baye et Benoît Magimel ne font que de la triste figuration, et même si cette œuvre au noir ne vaut pas les derniers films du maître, il faut payer son billet pour aller voir cette magnifique confrontation entre cette petite révélation délicieuse et Suzanne Flon qui joue un des plus grands rôles de sa carrière et malheureusement sans doute le dernier.

Ne me demandez pas de vous parler d’autres choses à propos de ce film, car je ne voudrais pas blesser Claude et détruire notre amitié virtuelle de trente ans, ni mon amour pour la côte bordelaise, ni encore moins me fâcher avec mon nouveau futur beau-père Alain Doutey.
Ah si j’oublais, Thomas Chabrol y est formidable dans le rôle du chevalier servant de Nathalie Baye. Là aussi, un très bon acteur est né !! (et puis comme pour Mélanie, je me fiche de qui il peut bien être le fils !)

Fleur du mal, Mélanie viens jouer (avec moi) les fleurs du mal, la nuit le jour, ça m’est égal (…)

Photographie : Olivier Allard

Photographie : Olivier Allard