Crise de couple, en voiture, chez Jerry Springer

Crise de couple, en voiture, chez Jerry Springer

Vu sur AB1, ce soir, dans le show américain de Jerry Springer aimablement sous-titré pour les non polyglottes comme moi qui ont du mal avec l’English dans le texte oral. Cette émission a une version française hallucinante sur RTL 9 qui s’appelle « Ça va se savoir », mais préférons-lui le programme original qui est bien plus trash, voyeur et jubilatoire à regarder.

Sarah a 41 ans, elle n’est pas très jolie, malheureuse et a un physique grassouillet qui globalement ne devrait pas déplaire à nos amis les F.A (Fat Admirers). Elle est venue sur le plateau du rigolard Jerry Springer pour nous parler de sa vie qui part complètement en couilles, si on peut dire.

Sarah vit dans une voiture depuis six semaines avec ses jumeaux de quatre ans et son mari, une sorte de clone à lunettes de Bart Simpson, mais en moins sympa. Après que son mari ait perdu son job, la petite famille a été expulsée de leur maison et depuis, tous errent dans la ville, dormant sur des parkings insalubres, mangeant les restes, se lavant tant bien que mal dans les lavabos publics.

La journée, le mari dont j’ai oublié le prénom, largue sa femme et ses deux enfants dans une décharge et il va effectuer des petits boulots chez des gens pour gagner quelques dollars. On voit Sarah faire les poubelles, récupérer de la nourriture avariée et faire mille autres choses dégradantes. Mais Sarah aime on mari et se bat pour que sa famille reste soudée et que ses enfants soient à peu près propres, ce qui n’est pas évident avec de jeunes garçonnets qui n’aiment pas trop faire leur toilette.

Oui mais voilà, soudain, c’est le drame ! Le mari, blond et non appétissant, est parti pendant une semaine, n’a pas rejoint la voiture familiale et vient d’avouer l’impensable à son épouse. IL A UNE LIAISON. Il a rencontré une dame âgée pour laquelle il effectue quelques menus travaux, et puis un jour, après avoir tondu la pelouse, il a dérapé et il s’est tapé, presque par accident, la vieille.

Depuis, ils vivent une sorte de relation étrange que la « Cam Jerry » a filmé ; on y voit le mari profiter de la piscine de sa maîtresse, buvant des cocktails, mangeant de grosses côtelettes avec de la purée et roulant des pelles à la mémé.

Le mari se défend d’un adultère trop égoïste, il a fait cela pour sa famille, pour que la vieille l’embauche à nouveau et lui donne un peu plus d’argent ; il aime sa femme et regrette, il n’a pas été au bordel, il a juste essayé de trouver une solution pour s’en sortir.

Sarah, sur le plateau, est effondrée, elle se sent humiliée par l’attitude de son mari. Lui se défend, le montage ne lui est pas favorable selon lui et ne représente pas exactement la situation telle qu’il l’a vécue.

Réalité, mise en scène, voyeurisme, show décalé à l’américaine, peu importe car on ne peut que féliciter les producteurs pour leurs scénarios toujours plus subtils et imaginatifs, captant comme personne la précarité sociale, financière et affective de ce monde.

Et si la télé était un magnifique baromètre social ? Bravo à tout le monde, merci Jerry. C’est méga chouette de voir ainsi la vie de gens pires que nous, on se sent vachement mieux après.

Ah oui j’oubliais l’épilogue politiquement correct : Sarah a décidé de quitter son affreux blond infidèle et va s’installer chez une amie de lycée qui veut bien l’accueillir avec ses deux bambins.

Une nouvelle vie l’attend après ce road movie sentimental.