Une vision calendaire de l’Amour par Alina Reyes

Une vision calendaire de l'Amour par Alina Reyes

De prime abord, « Sept nuits » n’est pas un roman érotique, c’est un Roman tout court. Surtout pas un roman de genre, ce qui serait très restrictif dans ce cas particulier et infâmant pour la jolie brune à frange. On est dans la Littérature, la belle, la grande lettrée, pensée et écrite au millimètre et non pas dans un vulgaire roman de gare pour midinettes esseulées ou femmes tristes.

Voilà au moins sept bonnes raisons de lire Alina Reyes qui, à travers un exercice imposé - décrire une relation intime en une,nocturne, semaine - réalise un livre historique à plus d’un thème. Délicieux concept dangereusement subversif qui déplaira à certains hommes d’Eglise à l’esprit fermé et enchantera les spirituels libéraux, en proie à des expériences fantasmatiques nouvelles.

Bien sûr, on ne peut s’empêcher de voir là de nombreuses références bibliques, un homme qui possède une femme devient la vision moderne et sensuelle de l’origine du monde telle que nous l’enseignent les évangiles ; Alina s’amuse avec les référents, offrant des lectures multiples à ceux qui ouvriront ce livre et s’en délecteront ligne à ligne. Une première lecture attisera déjà simplement les sens, l’horizon d’attente sera jubilatoire et les silences seront de beaux moments adéquats afin de se trouver au mieux pour accueillir les prémices intellectuelles et sensorielles. Une deuxième ou troisième, en filigrane, sera presque perçue par les plus érudits d’entre-nous, comme un dictionnaire de charme et de spiritualité.

« Sept nuits » c’est à la fois le Big bang, la Genèse, l’Apocalypse des sens. Hymne au plaisir, à la mise en scène, à la folie amoureuse où tout est permis, la narratrice et son amant expriment avec des sentiments justes la frénésie sexuelle, faite d’attente, de préliminaires, d’abandon et d’intelligence.

Les deux protagonistes font l’amour avec la tête et le corps, les deux organes délibérément liés pour un plaisir encore plus accru, pour une complicité sans faille. Un maître et une élève, une défloration imaginaire, une escalade du désir qui va crescendo et l’explosion finale.

On est dans le conte, la fable, la parabole moderne.
Vous cherchiez un exemple concret où ce que l’on appelle communément « Dieu » est Amour ? Lisez « Sept nuits », un roman qui se lit et se relit avec des râles de plaisir, des petites morts, des instants d’oubli, des calins en cascade et toujours cette magnifique écriture d’Alina qui est sans doute la femme de France qui parle le mieux des choses de l’amour.

La première nuit, Alina voulut que le plaisir soit et il le fut, sept nuits et 75 pages durant.

ALINA REYES, SEPT NUITS, ROBERT LAFFONT, 75 PAGES, 7,50 euros.

Alina sur le net

ALINA REYES, SEPT NUITS, ROBERT LAFFONT, 75 PAGES, 7,50 euros.

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