Interview de D.O.A

Interview de D.O.A

D.O.A est un jeune écrivain de polar qui a su depuis quelques années trouver son public et être déjà récompensé par le milieu littéraire. D.O.A construit peu à peu une oeuvre originale et sans compromis parmi les plus enthousiasmantes du moment. Vous ne connaissez pas encore cet auteur, alors jetez-vous, comme il se doit, sur ses oeuvres noires et sang !

1. Bonjour, D.O.A. Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez choisi ce pseudonyme et ce qu’il signifie ?

Pourquoi ? Pour mettre de la distance entre le public et moi. Je ne tiens pas à devenir le sujet de toutes les attentions avant mes livres. Même si régulièrement, c’est le cas. La preuve...


2. Vous êtes un auteur de chez Fleuve Noir. Est-ce qu’il a été difficile d’entrer dans cette célèbre maison d’édition ?

Non, pas vraiment. Il faut dédramatiser ces choses. Un auteur n’est pas un Dieu, un éditeur, pas un Graal.


3. Votre premier roman "Les fous d’avril" a paru en mars 2004 et le deuxième, la ligne de sang, a paru en octobre de la même année.
Cela fait beaucoup pour un seul homme, non ?

C’est un hasard de calendrier. "Les Fous d’Avril" aurait dû être publié chez Gallimard, dans la collection "Série Noire", en 2003. Un différend avec l’éditeur de l’époque m’a conduit à ne pas signer le contrat que l’on me proposait. Le temps de trouver une autre maison pour m’abriter, puis de m’inclure dans son programme de publication et... Ce roman a été décalé d’un an.


4. A quels rayons trouve-t-on vos livres dans les librairies ?

Polar.

5. Seuls ceux qui ont eu la chance de vous rencontrer savent à quoi vous ressemblez, votre visage n’apparaît sur aucun de vos livres.
Pourquoi tenez-vous tant à rester dans l’anonymat alors que tous les autres auteurs ne demandent qu’à être reconnus ?

Je vous invite à vous reporter à ma première réponse. L’intérêt de mon travail se lit, je l’espère, dans mes textes, pas sur ma gueule.


6. Les fous d’avril a remporté le prix littéraire Agostino au festival Quais du polar de Lyon. Est-ce que vous espérez, un jour, gagner un grand prix littéraire ?

C’est agréable les prix littéraires, il paraît que ça rassure. J’ai apprécié ce prix Agostino à sa juste valeur et je remercie ceux qui me l’ont décerné, des amateurs de littérature policière. Maintenant, je n’écris pas pour recevoir des colifichets. Ce qui m’intéresse, c’est de rester intègre en donnant du plaisir et des frissons à mes éventuels lecteurs. Le reste... Et puis, qu’est-ce qu’un Grand prix littéraire ? Le Goncourt, le Femina, le Renaudot ? Ce que j’écris ne pourra jamais concourir pour ces récompenses. Et au fond, c’est tant mieux.

7. Vous parlez souvent de David Sala, l’illustrateur des couvertures de vos livres.
Est-ce que vous avez pour habitude de travailler avec la même « bande » ?

David est un artiste de grand talent qui m’a accordé le privilège de peindre mes deux premières couvertures. Si je peux retravailler avec lui, je le ferai. Sinon, ma bande, ce sont des flics, des voyous, des journalistes, des médecins, des écrivains, des militaires, des scénaristes, des plasticiens, des acteurs, des galeristes, tous mes potes. Elle est multiple et protéiforme, et me nourrit en continu. Mais lorsque je me retrouve devant mon clavier, elle n’est plus là et je suis à nouveau tout seul. C’est pour ça que j’aime ce boulot, parce que c’est un travail de solitaire.

8. A l’heure actuelle, vous travaillez sur un nouveau livre.
Pouvez-vous nous en parler un peu ? Avez-vous une date butoir à laquelle vous ne pourrez pas échapper ou êtes-vous libre de vos faits et gestes ?

It’s done when it’s done. Et mon roman parle de terrorisme, de politique et de services secrets.

9. Jean-Christophe Grangé, à qui vous avez été comparé, et Marc Levy, l’auteur le plus vendu en France, ont eu leurs livres adaptés au cinéma.
Est-ce qu’un jour, on pourra voir une de vos histoires sur grand écran ?

Ouais, on m’a comparé à Ellroy aussi, comme quoi... Entre nous, je préfère, même si je respecte le travail et le succès de Jean-Christophe Grangé. Des gens parlent d’adaptation mais pour le moment, cela ne se fait pas. Porter mes livres à l’écran serait cher et, notamment en ce qui concerne le second, "La ligne de sang", qui aborde le thème de la pédophilie, les sujets refroidissent les ardeurs financières des producteurs.

10. Vous êtes un homme passionné par les loups et par l’environnement.
Vous n’avez jamais eu peur du loup ?

Non, moi j’ai peur des araignées, c’est tout.

11. Le temps des adieux est arrivé. Je chanterais bien une chanson de Jane Manson mais... Je vous laisse le mot de la fin. Sinon, on se téléphone et on se fait une bouffe ? Je suis même prête à t’offrir un cigare.

Je ne suis pas un garçon facile.

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