Sur l’origine des Spams

Sur l'origine des Spams

Afin de s’enrichir sur la bêtise de ses semblables, pourquoi ne pas imiter les spameurs et vendre en ligne des trucs débiles, des bidules grotesques, des machins insensés qui ont tous la particularité d’être chers, stupides, parfaitement inutiles ?

Vaseline au goût de réglisse-menthe, Viagra bleu, orange, à pois, Xanax à 8,5, poudre d’escampette fluo, aphrodisiaques magiques à base d’extraits de peaux de bananes, boules de cristal en plastique, développeurs de pénis, strings comestibles, balais à chiottes électriques, médailles protectrices irradiées par les ondes supra-atomiques de grands marabouts et autres débilités du même genre doivent se vendre comme des petits pains sur le grand marché du NET, vues les sollicitations commerciales reçues quotidiennement par l’internaute moyen. Pour recevoir tant de ces publicités délirantes dans nos boîtes aux lettres électroniques, le filon doit marcher. Sinon les spameurs auraient arrêté leur business depuis longtemps.

A mon avis une minorité d’acheteurs très naïfs mais aussi très fortunés doit à elle seule faire vivre ce vaste marché... Le problème, c’est que je me demande si de tels imbéciles existent vraiment sur cette planète... Comment en effet peut-on être à la fois riche et sot pour risquer des centaines voire des milliers d’euros dans des achats aussi improbables, étant donné que les gens riches sont également des gens intelligents dans la très grande majorité des cas ? En général pour gagner assez d’argent au point de pouvoir se permettre d’en jeter par les fenêtres, il faut avoir autre chose que du fromage blanc dans la cervelle... Boursiers, hommes d’affaires, banquiers, financiers, avocats renommés peuvent se permettre ce luxe. Or je doute sincèrement que ces sommités brillantes et aisées, aussi futiles, aussi superficielles soient-elles, succombent à de telles imbécillités.

Alors qui sont ces acheteurs de développeur péniens ou de lunettes à rayons Z servant à regarder à travers vêtements de soie et murs de béton, prêts à débourser des centaines, des milliers d’euros pour ces objets de dingo-débilitos-arriérés ?

Mystère.

Personnellement je ne connais personne qui lise en bavant d’envie ces publicités affligeantes de nullité. Il y a peut-être une autre explication : les spameurs seraient en fait des parieurs insensés, des gens fortunés et désoeuvrés, complètement déments (ou sous l’emprise de drogues bizarres), qui s’amuseraient à inonder les boîtes aux lettres électroniques du monde entier avec leurs sollicitations invraisemblables, perdant temps et argent à essayer de convaincre des smicards ou des étudiants à dépenser 500 euros pour voir apparaître leur arrière grand-mère décédée dans une boule de cristal dernier cri ou pour devenir d’irrésistibles séducteurs grâce à des gouttes d’un produit magique à faire pénétrer par les oreilles. Et c’est à celui qui obtiendra la première commande.

Si tel est le cas, le manège risque de durer encore longtemps. A moins qu’une bonne âme se sacrifie pour faire cesser ce pari stupide en envoyant à un de ces spameurs un chèque de 850 euros contre l’achat d’une souris d’ordinateur verte distributrice de capotes anglaises parfumées et auto-rétractables ou qu’il tape directement le numéro de code secret de sa carte bancaire pour recevoir en échange du débit de 412 euros et dix-huit centimes un magnifique porte-clés incrusté de rubis en formes de poissons rouges qui clignote dans le noir...

Je ne vois pas d’autres explications au phénomène de spameurs.