Emeutes dans les Banlieues : donner la parole aux mères !

Emeutes dans les Banlieues : donner la parole aux mères !

Durant les émeutes, bon nombre d’hommes politiques, à des fins de
électorales, ont proposé des mesures aussi stupides que répressives sans
connaître aucunement les problèmes des gens. Ils ont ouvert la boîte de
Pandore en oubliant qu’ils parlaient de personnes bien concrètes et qu’au
passage ils s’agissaient, pour nous, les pauvres, de claques durement
ressenties à chacune de leur prise de parole. Chaque jour ce fût une
humiliation supplémentaire à notre encontre. S’en sont-ils préoccupés ?

Certes non. Des opportunistes qui font de la peur et de la démagogie leur
fond de commerce...
Je vis seule avec mes deux enfants dont j’ai la charge. Ma fille de 16
ans est en 1ère.Elle travaille correctement et, pour suivre sa scolarité de
près, je suis parent délégué. Mon fils de 8 ans est en classe de CE2 et,
bien qu’il soit un enfant dit « difficile », c’est très bon élève. A l’annonce
de l’apprentissage à 14 ans, mesure comprise comme punitive (sans
aucune explication convaincante), je me suis sentie menacée. Mes
moyens ne me permettant pas d’aider mes enfants financièrement, au
moment de l’orientation de mon fils, on me proposera sans doute
l’apprentissage. Comment ferai-je ? Alors, avec les copines qui se trouvent
dans le même cas que moi, nous nous sommes dit : « Voilà, cela fera de
la place pour les enfants de riches ! Les écoles sont surchargées : la voici
leur solution ! » Peut-être exagérons-nous ! Mais nous nous sommes
senties à nouveau trahis par cette République qui ne veut plus de ses
« pauvres ».
Une humiliation succéda à une autre : la suppression des aides
familiales.

Comme si les allocations familiales nous rendaient bons ou
mauvais parents. Bons nombre d’entre nous connaissons l’importance de
l’école dans la réussite future de nos enfants, nous nous battons pour cela
et nous sommes une très grande majorité à en avoir conscience.

Que
veulent-ils en prenant des décisions pareilles ? Dire que nous, parents
d’enfants pauvres, sommes des inconscients ? Car, quand il arrive que des
parents ne jouent plus leur rôle, c’est bien qu’il existe de gros problèmes
et qu’ils ne peuvent pas y arriver. Au lieu de les aider, on va les punir.
Croyez vous que les parents qui n’ont pas d’autorité sur leurs enfants vont
en avoir miraculeusement si on leur supprime des allocations familiales ?
Je dois dire aussi que nous sommes de plus en plus nombreuses à
élever seules nos enfants et que cela engendre des difficultés au
quotidien.

Mais, pas un moment, on n’a daigné nous donner la parole à
nous les mères qui nous nous battons tous les jours contre la misère et,
en tout premier lieu, pour l’avenir de nos enfants. L’avenir de ces enfants,
nous le désirons, du plus profond de nos coeurs, heureux.

Et nous
espérons que, grâce à l’école ils pourront retrouver de l’espérance et
accéder à l’autre rive, celle de la réussite.