Henri Lopez : Une e-terview de l’éditeur Rouge Safran

HENRI LOPEZ, une solide vocation d’1,60m pour 45kg. A vue de nez, en tout cas, Henri Lopez est ce qu’on appelle un petit éditeur. Incarnation improbable d’une édition alternative et indépendante qui se défend vaille que vaille, face aux mastodontes corrompus par la fréquentation du MEDEF et des marchands d’armes.
Un Zorro au bouc et au catogan d’un autre âge, pourtant
dans le vent puisque Rouge Safran fait plus que se maintenir dans le paysage houleux du livre, où ses polars jeunesse ont conquis un public qui s’élargit enfin hors des cloisons de la Région PACA.

1. Quel est le secret d’Henri Lopez, l’endettement, le mécénat, le vaudou ?

Le secret, c’est l’amour du livre, de la littérature ... et surtout des auteurs. Au départ, je suis auteur moi-même, romancier. Non-célèbre ! Pour perdurer dans le livre je suis devenu éditeur. Avec cette connaissance de la place de l’auteur..., et la confiance, l’amitié que j’ai avec mes auteurs sont la clé de ma petite différence. On s’aide réciproquement.

2. Car le marché du livre, ça ne s’arrange pas ?

Les auteurs pèsent entre 5 et 10% du prix d’un livre.
Avec moi et mon mode de diffusion, on pèse 40 %. Car je fonctionne sans l’intermédiaire du distributeur - dont la part s’élève en principe à plus de la moitié du prix du livre - ce qui me permet de voyager léger, doucement mais sûrement, dans un marché saturé.

Evidemment, la conquête du terrain est plus longue mais c’est tout bénéfice pour les auteurs, au fond, car je défends les livres beaucoup plus longtemps sur le marché. Il est insensé que la vie des livres n’excède pas, autrement, les trois mois.

3. Il te semble vrai que les gens ont moins d’argent pour le livre ?

En période de vaches maigres, la première dépense qui est sucrée, c’est la Culture. Donc le livre. C’est vraiment tombé en 2003, depuis la droite au pouvoir, comme par coïncidence. Même dans le livre jeunesse, et l’on sait que les parents dépensent sans tant compter lorsqu’il s’agit du plaisir de leurs enfants, c’est carrément la chute libre.

4. Rouge Safran a quand même bien pénétré la vie scolaire, ce qui doit consolider le lectorat ?

Le but du jeu, c’est de faire lire les enfants. De les inciter à avoir toujours un livre dans la poche, taché de bonbon... D’où la nécessité de pénétrer écoles et collèges, de faire rencontrer les auteurs aux élèves, ce qui est toujours une partie de plaisir pour eux après avoir travaillé sur le livre avec les enseignants. Il faut qu’ils se rendent compte qu’écrire est un métier, que la littérature et les auteurs sont VIVANTS.

5. Le polar, ça te paraît très éducatif ?

C’est une bonne entrée en matière pour prendre goût à la littérature. C’est un genre ludique, qui stimule la réflexion et surtout pratique l’analyse sociale comme un canon du genre. Autant dire que le lecteur de polar aiguise son sens critique, et c’est tout ce dont nos gamins vont avoir besoin dans les années futures.

Bibliographie récente de ROUGE SAFRAN :

à partir de 7 ans,

"J’ai effacé la maîtresse" par Sophie Rigal

"Effroyable cantine" par Marie Médisou

à partir de 9 ans,

"Teci Ouf" par Chélabia Azoug

"Le val d’enfer" par Magali Damel

à partir de 12 ans,

"Fureurs noires" par l’impayable Georges Foveau

Bibliographie récente de ROUGE SAFRAN :

à partir de 7 ans,

"J’ai effacé la maîtresse" par Sophie Rigal

"Effroyable cantine" par Marie Médisou

à partir de 9 ans,

"Teci Ouf" par Chélabia Azoug

"Le val d’enfer" par Magali Damel

à partir de 12 ans,

"Fureurs noires" par l’impayable Georges Foveau