Charlina et le gros pinceau

Charlina et le gros pinceau

Une nouvelle histoire courte de notre collaborateur Luc Ds. Adeptes des esprits rationnels et de l’humour premier degré, passez votre chemin, Luc DS a inventé un style novateur et abscon qui n’est, et ne sera jamais, apprécié par la France d’en bas, par la tranche populaire de la Star Ac’ et qui risque de vous révolter...
Prose d’élite, vous dis-je.

- Comme dans du beurre copain !

- Sûr qu’elle est bonne !

Charlina (et c’était la routine) se faisait "défoncer" par ses deux cousins du moment Jean Yves et Mabrouk, n’ayons pas peur de lâcher le mot.

Mais Jean-Yves n’y était pas, tout juste s’il prenait son pied le Jean-Yves.

Des idées sombres et
préconcues (était-il seulement capable de concevoir une idée ?!) s’enmêlaient les pinceaux sur les plis de sa cervelle de peintre.

Et ouhai Jean-Yves était peintre, et un vrai de surcroît, pas un pédé du salon des indépendants, non lui son truc c’était du costaud, les ipm, les murs porteurs et semi-porteurs.

Pas qu’un peintre de façade le Jean-Yves, moellons, poutres IPM, plaquo, plâtre, Charlina, aucun support ne lui résistait.

Et d’une poignée de maître !

Autant dire que les petits malins qui se prenaient la tête pour couvrir (mal) une toile de dimension ridicule pour laquelle ils se ruinaient financièrement et qui supportaient mal le poids des années, ça le faisait bien rire.

Et tout ça pour en vendre une de temps en temps par pistonnage, à un prix déraisonnable et
tout ce monde là de la peinture ça le dépassait.

Pourtant il était érudit en matière de peinture Jean-Yves et acheteur d’art aussi.

Mais peut de grand peintres trouvaient grace à ses yeux
Il y avait bien Klein mais c’était jamais parfait, ça manquait presque toujours de professionnalisme.

Une surface bien couverte avec du bleu ça commençait bien et puis des traces de pieds de mains... et merde !

Certains minimalistes américains auraient pu trouver une place dans sa collection mais même un type comme ...... le décevait.

La peinture était tirée d’une façon irréprochable mais les dimensions recouvertes restaient bien en deça de ses attentes.

Un travail appliqué mais de fainéant, il fallait bien se résoudre à l’admettre.

il ne détestait pas Mark Tobey mais ça n’était pas de la peinture c’était du crépi et qu’on allait pas lui prouver le contraire si facilement. Il s’y connaissait.

Malevitch aurait pu être son maître mais franchement un carré blanc sur fond blanc... n’était ce pas là un aveu d’échec ?

Tout le monde peut se tromper, mais ne fallait t’il pas attendre le lendemain et acheter le même blanc pour finir le tableau ?