Traité d’athéologie, par Michel Onfray

Dans son dernier opus, Onfray nous parle d’athéologie, un nouveau concept qui ne veut pas s’appeler « athéisme », parce que « athéisme » fait un peu « extrémisme ». On voit qu’on commence bien dans le coupage de cheveux en quatre. C’est le début d’une route longue et pénible pendant laquelle on se demande vraiment si Onfray ne nous prend pas pour des cons.

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On peut ne pas lire

Après avoir lu le dernier livre d’Onfray, on ne peut que rester sceptique. Un bouquin de philosophie, ou un bouquin de théologie, se doit de comporter une partie théorique sérieuse, qui fonde au moins les concepts de base de l’étude. On pourra chercher dans le traité d’Onfray en vain ces pré requis techniques, connus de tous les philosophes. Ah oui, mais j’oubliais ! Onfray n’est pas un philosophe : il s’est barré de l’Education nationale qui le bridait dans son désir d’exprimer au grand jour la vérité, hum, « sa » vérité.

Il aurait peut-être mieux fait de fermer sa grande bouche, parce que si son bouquin passe en France, pays où l’inculture philosophique est flagrante car la philosophie y est, plus qu’ailleurs, l’instrument de la défense d’idées politiques, j’aimerais savoir comment le bouquin est reçu ailleurs... Parce que c’est très « laïquement correct » comme approche, très rive gauche. Au lieu de nous faire entuber par les discours des curetons, on se fait maintenant niquer par Onfray.

Ne reste-t-il pas un seul vrai philosophe à avoir une caution mondialement reconnue (ou au moins connu en dehors de France) pour réduire en miettes les raisonnements foireux de ce donneur de leçons de morale d’une gauche caricaturale, pour clore le grand bec de cet esprit chauvin, intolérant et accusateur, usant des plus honteuses confusions avec son charisme d’intello à la mords-moi-le-nœud ?

Comme manifestement, l’ensemble de la presse française abonde dans le sens de cet imposteur de la pseudo-philosophie, Gaston-Norbert se met au travail pour vous démolir le pauvre édifice construit par un mec qui n’aurait jamais dû prétendre faire de la philosophie avec l’athéisme. Franchement, comme si notre monde ne posait que ce genre de questions à l’apprenti philosophe...

Mais jouons le jeu. Prenons l’imbécile au sérieux, car tout le monde le prend comme ça, et jouons un peu à mettre en lumière ses non arguments et ses rapprochements à deux balles. Accrochez-vous, c’est long... et chiant.

Un problème critique de méthode

On va jouer à un jeu. Je vais noter X, une communauté de personnes quelconque, ayant une doctrine. Je cite :
« Je ne méprise pas les [gens appartenant à la communauté X], je ne les trouve ni ridicules, ni pitoyables, mais je désespère qu’ils préfèrent les fictions apaisantes des enfants au certitudes cruelles des adultes. »

Qui prononce cette phrase ? Monseigneur Lustiger en parlant de la naïveté manipulée des consuméristes athées, ou Onfray en parlant des « croyants » ? Je crois que vous commencez à comprendre où je veux en venir.

Je continue :
« La crédulité des hommes dépasse ce que l’on imagine. Leur désir de ne pas voir l’évidence, leur envie d’un spectacle plus réjouissant, même s’il relève de la plus absolue des fictions, leur volonté d’aveuglement ne connaît pas de limites. »

Qui dit cela ? Un imam islamiste en parlant des valeurs de l’homme occidental athée, uniquement basée sur l’argent, la réputation et le pouvoir ? Staline en parlant de l’endoctrinement des masses au mirage du communisme ? Ou Onfray parlant des « croyants » ?

Bien sûr ces phrases sont issues du dernier bouquin d’Onfray. Il y en a à la pelle que l’on pourrait retourner comme on le veut dans la bouche de n’importe quel religieux, athéisme compris. Hé oui, car le bas blesse ici : on ne peut pas faire un livre sur l’athéisme, sans faire un livre de théologie, et sans être soi-même... un religieux.

Cher Michou, il aurait fallu prendre le sujet un peu plus au sérieux, pour nous poser les bases théoriques d’un athéisme qui ne serait pas une doctrine de structure religieuse (ouais je sais, ça devient hardos). Je ne sais pas si c’est possible, j’aurais tendance personnellement à penser que non.

Mais alors là, ce qui est pire que tout, c’est que pour un mec qui prétend avoir lu Kant, toi, Michou, tu te permettes de nous asséner ce que tu penses sans aucun cadre philosophique rigoureux ! Tu nous prends pour des cons ou quoi ? En quoi tes invectives, très comme il faut, sont différentes de ce que tu critiques chez les religieux, et de ce que les religieux de différents courants critiquent entre eux ?

J’ai envie de dire ironiquement :
« Tu vois, mec, ta doctrine est bien dans l’air du temps. Mais tu n’es pas crédible. »

Onfray, the atheist preacher

Une fois qu’on a compris cela, lisons les phrases suivantes (c’est risible, j’ai eu l’impression en lisant ce livre que c’était une farce au second degré !). Onfray parle des croyants comme de gens bien sages mais complètement manipulés qui lui inspirent... hum... de la pitié. Mais lisez plutôt :
« Dès lors je ressens ce qui toujours monte du plus profond de moi quand j’assiste à l’évidence d’une aliénation : une compassion pour l’abusé doublée d’une violente colère contre ceux qui les trompent avec constance. Pas de haine pour l’agenouillé, mais une certitude de ne jamais pactiser avec ceux qui les invite à cette position humiliante et les y entretiennent. Qui pourrait mépriser des victimes ? Et comment ne pas combattre leurs bourreaux ? »

Merveilleuse profession de foi ! Torquemada n’aurait pas dit mieux en parlant des gens possédés par le démon et de leurs complices hérétiques ! Mais de qui se moque-t-on ? Comment en est-on arrivé à permettre à un olibrius de son genre de publier un truc comme ça ?

Quelques remarques basiques :
- « l’évidence d’une aliénation » : les tribunaux civils et pénaux de tous les pays savent ce que sont les évidences pour les témoins ; les psys aussi (ah pardon, eux aussi sont à envoyer au bûcher quand ça l’arrange, quand ils sont trop « ésotériques ») ;
- « compassion » : on est en pleine tradition judéo-chrétienne ;
- « comment ne pas combattre leurs bourreaux ? » : voilà, tout est dit, c’est la déclaration de guerre de l’athéisme contre les religions aliénantes et méchantes.

Le « preacher » athée va plus loin : si vous croyez en Dieu, c’est que vous êtes complètement cinglés :
« Tant que la religion reste entre soi et soi, après tout, il s’agit seulement de névroses, psychoses et autres affaires privées. »

C’est quand même un peu dur à digérer tout ça... surtout pour celui qui a dit « je ne méprise pas les croyants [1] » Quand je pense qu’un de ses arguments « massue » est que le Coran se contredit...

Le cas Onfray est donc bien un cas banal : un mec qui se prend pour le sauveur, qui projette ses névroses sur le monde entier et sur tous les autres autour de lui, abrutis et aliénés, qui pense que sa lucidité est exceptionnelle et que son destin (merde, encore un terme équivoque) est de venir nous la raconter pour nous sauver de nos aliénations... Personnellement, je ne lui ai rien demandé.

L’artillerie lourdingue des traités de théologie

Bon, le reste du bouquin est très nase mais on va s’y attarder quand même car plus ça va, plus c’est pire. En fait, il s’agit bien d’un traité de théologie ; ni plus ni moins.

Vous la voulez la recette pour faire un bon traité de théologie, hein ? Vous la voulez ? Heureusement que le Mague est là pour vous éduquer, bande d’incrédules nigauds ! Ouais, moi aussi, je vais m’y mettre à prêcher, y’a pas de raisons ! Merde, vous avez besoin d’être sauvés, hein ? Vous ne le saviez pas, hein ? Mais vous êtes tous des névrosés et des psychosés ! Heureusement, vous avez croisé ma route !!!! La voilà la recette pour faire un bon traité de théologie.

1. On se cherche une caution dans les grands hommes de l’histoire pour défendre son bout de gras.
Il vaut mieux, plus on est nombreux, plus ça veut dire qu’on a raison. En plus, on peut prendre des figures médiatiques de l’époque, ou révoltés, là ça marche trop bien. Le rebelle a bonne presse même en théologie, et s’il a été persécuté, alors là, c’est donc qu’il avait raison, forcément (le complot aussi, c’est d’enfer). Pour Onfray, ce sera Nietzsche la base. Les suiveurs de Nietzsche étant comme des nuées de mouches sur un cadavre, la filiation est très facile, surtout en France où ça fait un bail que les philosophes marxistes ont récupéré l’Etat laïque pour leur religion athéiste.

2. On recherche dans le passé des religions concurrentes des trucs qui puent, genre incohérences historiques, incertitudes sur qui a dit quoi ou qui a fait quoi ou qui a écrit quoi ou comment les autres ont interprété faussement des choses depuis des siècles.
C’est la base du capitalisme : on ne vend pas son produit sans prendre des parts de marché sur les autres. Le marché, comme d’hab’, c’est nous, les blaireaux (c’est le terme générique de ma religion). Pour Onfray, c’est la deuxième partie de l’« athéologie », je cite : « déconstruire les trois monothéismes [2] ».

3. On accuse les religions concurrentes de toutes les dérives au présent pour faire peur aux clients d’aujourd’hui (car c’est eux qui rapportent le pognon).
Là, on s’en donne à cœur joie dans la connerie et dans l’assimilation facile. Je cite : « Des guerres, des expéditions punitives, des massacres, des assassinats, du colonialisme, des ethnocides, des génocides, des Croisades, des Inquisitions, aujourd’hui l’hyper-terrorisme planétaire... [3] » Taratata... Roulez tambours ! Staline ou Hitler ne disaient pas mieux en parlant de leurs concurrents religieux !

Un programme politique simple : « tout ce qui touche de près ou de loin à une religion, c’est des conneries »

Bon la théologie, heu merde, l’athéologie (jeu de mots maître Capello), c’est bien, mais il faut du concret pour les gros bêtas que nous sommes. Donc, après la première partie, Onfray nous livre son programme politique en trois actes :
- « déconstruire des monothéismes », en fait déconstruire, c’est « trop » à la mode dans les salons depuis Derrida, hum (air concerné) ;
- « déconstruire le christianisme », ou comment Jésus est une pure invention, et ça c’est symbolique qu’on nous a menti sur toute la ligne dans les cours de catéchisme, soyez paranoïaque et ayez peur du complot ;
- « déconstruire les théocraties », là, c’est très révolutionnaire, on lutte contre les pouvoir dits d’ordre religieux, tout le monde est d’accord et Onfray est le Che Guevara du bazar à connotation révolutionnaire.

On est dans le cœur du n’importe quoi. Derrière le superbe concept d’« arrière-monde », pas du tout étayé, mais ça sonne bien, genre « arrière-salle d’un bistrot crado », on trouve un argumentaire pour nous dire que tout ce qu’il y a dans les livres saints, c’est des conneries : le paradis et l’enfer, c’est des conneries ; la morale, c’est des conneries ; les anges, c’est des conneries ; en gros tout ce que qu’Onfray n’a pas écrit, c’est des conneries. Quand c’est des conneries, c’est « arrière-monde », ça fait un peu « tiers monde des idées » aussi. C’est nickel, il faut des slogans marketing simples et agressifs, sinon, on ne vend rien.

Dans la partie sur le christianisme, Onfray nous entonne son refrain sur le fait que Jésus, c’est des conneries. En plus, tous les croyants sont des névrosés, pire que ça, ils ont été contaminés par des super héros de la névrose genre Saint-Paul ! Alors lui, laissez tomber, il craint carrément, il est même hystérique à donf ! Heureusement, le psy Onfray veille et a détecté ce fait dans l’histoire du christianisme, occulté par des complots dignes du Da Vinci Code ! L’état chrétien est une dictature, c’est la culture de la culpabilité et de la pulsion de mort, donc tout ça, c’est des conneries. Et par extension, c’est vrai pour les juifs et les musulmans. Et allez circulez !

La partie sur les théocraties est justement probablement la partie la moins conne parce qu’elle parle enfin de l’establishment religieux en tant que groupement d’hommes hypocrites se servant de l’image de Dieu pour manipuler les foules. Bien sûr, avec Onfray et sa finesse légendaire, théocratie et Dieu, tout ça, c’est pareil, c’est des conneries.

Une haine étrange de l’islam

Comme Onfray est loin d’être fin, il conclue son bouquin en en remettant une couche des fois qu’on aurait pas compris que tout ça... c’est des conneries. Il s’acharne sur l’islam que, manifestement, il ne connaît pas, ou alors qu’il ne connaît pas bien du tout (mais il y a tant d’abrutis à écrire n’importe quoi sur l’islam). Ce n’est pas le premier, mais là, ce qu’il écrit craint vraiment et fait penser à une réelle incitation à la haine anti-islam.

Moïse et Mohammed (oui et pas Mahomet, parce que des potes musulmans m’ont dit que, comme le son « ma » ayant une connotation négative en arabe, cette francisation était évitable) sont des bouchers. Onfray fait de terribles contresens voulus sur la Guerre Sainte, le « Djihad » qui est une guerre contre soi-même et non contre les autres au sens du Coran (on ne peut pas passer à côté de cela en ayant lu le Coran). Le Coran, nous dit-il avec le jugement de l’homme du XXIème siècle, est antisémite et encourage les musulmans à exterminer les non-musulmans. Quelle lecture absurde et primitive ! Et de conclure que l’islam est incompatible avec Lumières... Pfou... Comment accepter cette manipulation alors que l’islam a inspiré les Lumières (hé oui...) ?

Car Onfray ne répond pas à cette question fondamentale : un athée peut-il seulement comprendre les livres saints ? Et pourquoi passe-t-il sous silence le fait que pour comprendre un livre saint, il a toujours été besoin d’étudier, et le fait que de véritables juristes ont été éduqués en ce sens. Onfray, qui fait des livres de Nietzsche des livres saints, peut-il prétendre que tous ceux qui les ont lu les ont compris comme lui ? Peut-il prétendre qu’il ne faille pas étudier pour comprendre Kant ? Pourquoi lui, l’athée extrémiste, pourrait comprendre la Bible ou le Coran sans faire aucun effort ? Drôle de symétrie pour le champion de la symétrie artificielle.

Nous avons après droit à la comparaison entre islam et nazisme sur la « négation du concept d’universalité » et sur les tatouages pratiqués parfois en Islam durant certains siècles. Puis Onfray parle de « fascisme musulman » en parlant de l’Iran des années Khomeyni. Mais quoi de représentatif dans ce détournement systématique des agissements d’un tyran religieux au compte d’un islam qui sur la planète est pratiqué de si diverses façons ? Est-ce parce que Pinochet se réclamait démocrate qu’il représentait la démocratie ? Non, le régime de Khomeyni n’est pas un exemple emblématique d’un état islamique dont la loi est la charia. Bien sûr, cette loi nous est parfaitement étrangère, à nous les franchouillards. Qui donc peut prétendre la connaître assez pour nous en parler ?

Onfray a tort, est haineux et son discours est plus d’une fois très limite étant donné sa très faible connaissance de l’islam.

Une laïcité combative, mais contre quoi ?

Je vous livre le pompon :
« Nombre de militants de la cause [laïque] ressemblent à s’y méprendre à des cléricaux. [4] »

On croit rêver. En fait, Onfray nous parle des célébrations civiles de filiation religieuse ! Mais de qui se moque-t-on ? Onfray est-il seulement sérieux en voulant nous faire avaler qu’il ne parle pas de lui ? Pour lui qui, soi-disant, est capable de déclarer Saint-Paul hystérique, il ne se voit même pas en train de projeter, le bougre !

Surtout quand on considère ce qu’il dit juste après :
« Car en mettant à égalité toutes les religions et leur négation, comme y invite la laïcité qui triomphe aujourd’hui [Note de GNU : en France.], on avalise le relativisme : égalité entre la pensée magique et la pensée rationnelle, entre la fable, le mythe et le discours argumenté, entre le discours thaumaturgique et la pensée scientifique, entre la Torah et le « Discours de la méthode », le Nouveau Testament et la « Critique de la Raison Pure », la Coran et la « Généalogie de la morale ». Moïse vaut Descartes, Jésus, Kant et Mahomet, Nietzsche... [5] »

C’est la consternation la plus totale, très discours officiel de notre société franco-française laïque où l’on ne parvient pas à voir ce qui se passe dans le monde et où on voudrait que la religion obéisse à des lois, alors que depuis le début de cet article, nous parlons de tout sauf de « Dieu » finalement.

Quand Onfray dit :
« A l’heure où se profile un ultime combat - déjà perdu... - pour défendre les valeurs des Lumières contre les propositions magiques, il faut promouvoir une laïcité post-chrétienne, à savoir athée, militante et radicalement opposée à tout choix de société entre le judéo-christianisme occidental et l’islam qui le combat. Ni la Bible, ni le Coran. »

On peut se poser une question : mais d’où vient cette peur ?

Onfray, dangereux extrémiste ou profiteur opportuniste ?

Les « propositions magiques » ne sont que des explications de la vie après la mort, comme il en existe chez les Raëliens, ou les Bouddhistes. Pourquoi une telle haine du christianisme et de l’islam ? Pourquoi voir une menace sans aller voir ce qui se passe dans les états voisins ? Ou est passée cette tolérance des Lumières dont Onfray se réclame ?

Est-il seulement possible de lire son livre au degré où il l’écrit, tant ce livre est empli de poncifs inacceptables, d’amalgames répugnants et de haine peureuse déguisée en raison ? N’est-ce pas qu’un moyen pour gagner de l’argent comme tous les autres gourous de tous les autres mouvements sectaires ?

La foi, rappelons-le à ce preacher des temps modernes, est un sentiment qui, comme l’amour, ne rentre pas dans les cases de la raison. Pascal l’avait dit avant moi, et je ne croyais pas que ce soit un scoop. Il n’y a donc pas d’antinomie entre foi et raison, du moins pas du point de vue logique.

Certes, la foi a été instrumentalisée par des pouvoirs religieux, comme la croyance politique a été instrumentalisée par des pouvoirs politiques. C’est pourquoi, si la manipulation est de même nature, la dimension manipulée de l’homme est différente : dans un cas, on le manipule en parlant à son cœur ; dans l’autre, on le manipule en parlant à sa tête. Onfray n’a qu’une tête et aucun cœur, d’où son livre navrant.

Consternation

Aujourd’hui, j’avoue être assez consterné par ce livre honteux que nous publie Grasset, livre mal documenté, bourré d’erreurs et d’approximations, véritable appel à la haine entre les personnes de confession différentes. Rappelons que l’absence de confession appelée athéisme est une confession, la confession officielle de l’Etat français, tout comme le protestantisme est la confession officielle du Danemark.

Onfray nous floue, nous ment, nous raconte des conneries, fausse ses résultats, simplifie à l’extrême, omet les choses qui le dérangent et se drape des atours de la philosophie, tout en étant d’une mauvaise foi moralisatrice qui vaut celle de son maître Nietzsche, quoiqu’il soit très loin d’avoir la puissance intellectuelle de son pair. Onfray veut la guerre sainte athée.

C’est à mon tour de dire : tout ça, c’est des conneries.

C’est à se demander si Onfray est assez bête pour avoir écrit ce livre au premier degré. S’il a fait son bouquin pour le pognon, je comprends : il veut se faire de la thune. Il faut bien bouffer, et l’athéisme n’est pas pire que la religion pour ça.

Mais s’il ne l’a pas fait pour le pognon, il est très nettement plus bête que les médias le pensent. De fait, son livre est probablement son meilleur reflet de son irrémédiable bêtise. Je ne parle pas des médias qui l’ont lu et encensé... A moins que personne n’ai lu ce bouquin, tous, sauf le Mague, bien sûr !

Alors ouais, on aurait bien voulu qu’un philosophe théorise l’athéisme comme différent structurellement de la structure d’un courant religieux. Ben, c’est raté, et ce n’est probablement pas par hasard.

C’est peut-être parce qu’en fait, ce livre n’est pas un livre de philo ; mais une vraie daube.

Traité d’athéologie
Grasset
18,50 €

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