Lettre ouverte à David Douillet

Lettre ouverte à David Douillet

Cher David Douillet,

Je ne t’aime pas. Je sais que par cette simple phrase je vais me mettre à dos toute la France d’en haut qui vote pour l’exclusion et encore l’exclusion et qui permet toute cette volée de licenciements honteux qui les indigne devant les caméras mais qui les réjoui derrière. Je sais que je vais me mettre à mal toute cette France qui joue à « Zone Rouge » en famille et prend Vincent Lagaf pour le grand comique de ce siècle. Je sais tout ça, mais je ne t’aime pas.

Pour moi, tu es le summum de la vulgarité mon gros David. Tu n’es qu’une merde molle. Qu’un étron qui viendrait se poser délicatement sur la France des Champions, ces sportifs oisifs et gras du bide. Va chier David. Dégonfle. Des chevilles et du reste. Nous prends pas la tête. T’as amassé du pognon, casse-toi aux Caraïbes et prend du bon temps. Loin des médias. Loin de nous. Lance-toi dans la fabrique de Santon en Polynésie Française. T’auras même pas besoin de te mettre à l’anglais. Donne des cours de lutte dans un dojo du Moyen-Orient. Je sais pas moi, « crée » mais fais pas chier.

Au lieu de ça tu te réclames d’un acteur légendaire immigré italien. Mais grâce à tes copains David ton petit-fils ne pourra même plus se réclamer d’un acteur d’origine étrangère. C’est fou comme chaque sportif qui souhaite se lancer dans le cinéma s’amuse à prendre l’exemple de Lino Ventura. Passe encore pour Cantona mais pas toi. Pas : Mon Lino. Toi, bouze de judoka, tu n’a même pas le droit d’y prétendre. N’essaye même pas de te reconnaître une parenté avec Lino. Tu t’imagines dans le « Rapace », avec toi tout de suite on verrait autre chose. Et ce serait moche. Tu n’as pas cette filiation qui ferait de toi un homme. Nous parlions d’un monstre et toi tu n’as que du poids. T’es lourd David. Tout ce que tu foules touche le lourdingue. Le pathétique et le populisme. Tu es un poujadiste !

En parlant de malheur vu que tu fricotes avec la droite pépère, toi qui n’a même pas honte de te promener au bras de cette vieille femme indigne de droite à ramasser la monnaie dans les tirelires des enfants pour entretenir ton image d’homme bon, t’avise pas de prendre un porte-flingue de ministre dans la décade qui arrive. Style dans les prochaines années, lorsque tu te seras fait une raison sur tes talents de comédien et qu’il te restera ta bonhomie et tes cheveux grisonnants pour faire passer des messages à valeur humaine. Ne fais pas ça David. Franchement, écoute mon conseil : casse-toi aux Caraïbes.

Je sais que je vais te faire mal David mais malgré ton grand cœur tu n’es pas humain, tu n’es qu’une machine de propagande bien huilée. On t’utilise peut être, je sais pas mais si tu tiens à combattre les injustices sociales commence par te battre contre ce gouvernement que tu sers si bien (et qui te le rend bien aussi). Ta garde haute pourrait empêcher cette dérive dans le + sécuritaire. Mais effectivement, de par ton physique tu ressembles plus à un vigile de chez Carrefour qui défend les sacs des dames plutôt qu’à un Perceval cherchant les champs de batailles pour le bien de la veuve et de l’orphelin qui n’habiteraient pas dans le XVIème.

Et dans le cas où vraiment, même si je sais que c’est faux : tu aimes les gens… tu souhaites le bonheur de chacun ben renonce à nous aider. Laisse nous David. Tu fais pire que mieux. Disparaît ! vire. Je me lasse de te le dire, on te le rendra pas. Tu fais pas sérieux David.

Ou passe ton bac d’abord. Vire ton conseiller en communication qui te dit d’accentuer ton coté sympa gaulois auprès des français, laisse-toi pousser la barbe, fume en public. Jure David ! Gueule ! Prend des putes à l’antenne pour ta prochaine émission. Casse la baraque mec. Ceinture noire du vicelard. Laisse parler ta véritable personnalité. Brise ces barrières qui inhibent ton « toi » intérieur.

Voilà ce que les gens veulent voir. Tu vas lasser à force de jouer au gentil-propret. Les gosses vont finir par plus te reconnaître pour tes multiples médailles mais pour ta face rougeaude de sportif décérébré. Un looser. Celui qui s’accroche sans plus y croire vraiment. La Danièle Gilbert du monde de la sueur et des tatamis. Ils vont t’appeler brosse à chiotte dans une bouteille de Perrier. Parce que tu vas grossir. Encore. Plus. Toujours.

Je ne t’aime pas David mais je ne te souhaite pas ça. Et comme je sais qu’il te faut du temps pour bien comprendre toute les phrases dès qu’il y en a deux qui se suivent,
je te le répète une dernière fois : CASSE-TOI AUX CARAIBES. ET FAIS PAS CHIER DAVID