Métazone sous surveillance

Métazone sous surveillance

Dans la série "j’y étais"... J’étais au happening de Métazone sur la télésurveillance, organisé dans la mairie du IVème arrondissement de Paris pendant la nuit blanche.

Métazone, c’est un groupe de comédiens qui a décidé de nous montrer comment nous étions tous espionnés à longueur de temps.

Dès l’entrée dans la mairie du IVème. Une queue impressionnante et tordue (moi qui les préfère droites !) s’étend. En fait, contrairement à ce qu’on n’aurait pu imaginer, elle est longue en apparence, mais rapide en temps. Il parait que c’est mieux lorsqu’elles sont courtes et qu’elles durent mais je crois que je préfère les longues rapides.

Bref, une fois le temps de faire partie de cette impressionnante queue passé, nous voilà projetés dans la cours de la mairie sous les yeux des caméras de surveillance. Un comédien en profite pour vérifier que nous jouons tous bien à "Jacques a dit". Tentant de m’extraire de ce jeu, je discute calmement de ma dernière nuit sexuée avec une amie et voila que mes mots sont répétés et commentés par haut-parleur. La terre entière sait que j’adore la levrette... Je rougis. Impossible de comprendre comment quelqu’un a entendu et qui m’espionne.

En fait, j’apprendrai plus tard que des comédiens se glissent parmi les participants et, assez discrètement, réussissent à broder autour des mots des visiteurs. Les comédiens m’ont d’ailleurs expliqué que les réactions sont très variées. On trouve aussi bien des personnes qui ne réalisent même pas qu’elles sont écoutées que certaines prêtes à porter plainte contre cet espionnage si facile et dévoilé.

A l’étage, d’autres animations. Des écrans diffusent des images de télésurveillance, on peut d’ailleurs soi-même être filmé et donner son avis sur la télésurveillance. L’omniprésence de l’image est oppressante. Elle rappelle que, pour citer Luc Comeau Montasse "le vol d’image est devenu le dernier viol à la mode".

Au même étage, au milieu de singes ludiques, genre de gros gorilles qui vous expliquent qu’ils vous observent et en face d’un appareil de mesure anthropomorphique, se trouve le bureau des délations.... Là on vous décore si vous dénoncez qui vous voulez pour ce que vous voulez. Faisant la seule dénonciation poétique, j’ai dénoncé mon voisin de lit car il ronflait la nuit mais au milieu de dénonciations humoristiques apparaissent des accusations, des signalements qui sonnent terriblement vrais.
Tous les rapports étaient ainsi lus à la criée régulièrement. A l’issue de la lecture, un des comédiens (qui la connaissait très mal) chantait la Marseillaise, la main droite sur le coeur.

Stressant je vous dis ! J’en ai passé une nuit blanche !

Merci Métazone.

C’était Justine Miso presqu’en direct de la mairie du IVème.