Un Cap Cac 40 jubilatoire !!!

Un Cap Cac 40 jubilatoire !!!

Il est des livres tellement enthousiasmants que, du coup, de la manière la plus saugrenue et inhabituelle qui soit, ils balayent en quelques lignes et bouts de phrases impeccablement jetées les ténors les plus « markétés » de la rentrée 2005 et donnent furieusement envie qu’on les chronique, qu’on les défende et qu’on les aime avec force de conviction sur Le Mague.

Reçu hier dans la boîte aux lettres du journal, un drôle de petit livre rose, « CAP 40 » un objet inclassable, délirant, incontrôlable et inclassable, original jusque dans son mode de diffusion. Ainsi, si vous voulez acquérir cet ouvrage, l’auteur vous propose de diffuser son book sous le manteau et à des prix dégressifs ; 50 euros pour 3 exemplaires, 100 euros pour 7 ex. et 200 euros, les 16. Une bonne occasion d’en offrir à ses proches, d’en vendre à la sortie des grandes écoles de commerce, d’en faire un marché parallèle spéculatif, de se vanter de l’avoir écrit sous pseudo.

Philippe Sansot qui n’a, semble t’il, rien à voir avec la Boucherie du même nom de Tintin et Milou, ou alors juste phonétiquement, a deux obsessions récurrentes et qui peuvent paraître antinomiques : Le Cap et le CAC 40.
A priori rien de commun ou de conciliable pour un individu normal, mais un sujet ô combien poilant, jubilatoire et pertinent pour un écrivain digne de ce nom. C’est ce que "Philippot Sans" nous prouve sur 150 pages truculentes dans un style chatoyant, festif et estival qui narre les aventures d’un jouisseur obsédé par la bourse et le naturisme, ce qui dit comme cela est parfaitement du même champ lexical.

Heureux les Baudrillard, Carrubba, Jean-Paul Dubois et Jean-Luc Hennig qui sont les dédicataires et parti prenantes (malgré eux ?) de cette fable moderne qui conte avec verve et délectation les turpitudes ensoleillées d’un habitué des forums de « Boursorama » et de « Agde-naturisme ».

Véritable collage textuel à l’énergie communicative, Sansot réussit ce dont rêve chaque auteur littéraire : nous entraîner dans un monde référentiel qui n’appartient qu’à lui.
« On est Dimanche. L’été, c’est le plus beau jour de la semaine, encore faut-il passer le cap », ainsi commence CAP 40 et cela donne le ton de cet ensemble hors norme proprement bienfaisant pour les zygomatiques et le corps tout entier.

Hymne libertaire, prose culte du Cul et du Libéralisme, Sansot réussit l’écriture du chaînon manquant entre la société de consommation et celle des loisirs.
Il y a fort à parier que les historiens ne manqueront pas d’étudier CAP 40 pour les générations futures, car il est un révélateur sociologique de tout premier ordre, au delà de la simple pignolade.

On ne rit pas assez en littérature moderne, on invente peu, on ne sort guère des sentiers battus. Houellebecq, Moix et Millet vont beaucoup en vouloir à Philippe Sansot d’avoir trouvé le prétexte de narration idéal pour vraiment faire un livre générationnel où le cul n’est pas triste, où la Liberté est totale et la provocation savamment dosée.

On en redemande, vous m’en mettrez 16 siouplaît M’sieur Sansot pour offrir à mes meilleurs amis lettrés !!! Une bien belle étale vraiment !!!

"CAP 40, le croisement de 2 obsessions, le cap d’Agde et le cac 40", Philippe SANSOT, Editions Obsessions Collectives, 145 pages, 18 euros.

Le site Internet du livre

"CAP 40, le croisement de 2 obsessions, le cap d’Agde et le cac 40", Philippe SANSOT, Editions Obsessions Collectives, 145 pages, 18 euros.

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