Henri Krasucki est parti résister au Paradis !

Henri Krasucki est parti résister au Paradis !

Il est parti résister au paradis, Henri Krasucki, l’ex secrétaire général de la CGT de 1982 à 1992, décédé à 78 ans des suites d’un cancer et l’on salue déjà la mémoire de "juste quelqu’un de bien"

Le président Jacques Chirac a salué une "grande figure du syndicalisme français", un "interlocuteur engagé et de conviction". La figure béguailleuse de la CGT quoi que souvent moquée par tout un chacun laisse un souvenir médiatique touchant à tout un peuple.

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Henri et Michel Serrault

Le chef de l’Etat a rendu "hommage au fils d’immigrés polonais, dont la jeunesse a été très tôt marquée par le combat pour la liberté et pour la France et qui a connu le drame de la déportation alors qu’il n’avait pas vingt ans".

"Le président de la République prend part à la tristesse de son épouse et à celle de ses enfants. Il présente à Bernard Thibault et à la Confédération générale du travail ses très sincères condoléances", a précisé l’Elysée dans un communiqué.

1924 :Naissance à Wolomin, près de Varsovie, en pologne, de Henri Krasucki.

Ses parents, juifs communistes, fuient les persécutions deux ans plus tard. Henri Krasucki grandit dans le XXe arrondissement de Paris, à Belleville. Très tôt, il s’engage dans la lutte politique aux côtés de ses parents.

Résistant à quinze ans, il est arrêté en 1943 alors qu’il participe au Mouvement des travailleurs immigrés, le M.O.I. du Parti communiste. Il est aussi le responsable des Jeunesses communistes juives du XXe arrondissement. L’adolescent est déporté à Auschwitz et à Buchenwald.

À la Libération, Henri Krasucki passe son C.A.P. d’ajusteur et devient ouvrier pour quelques mois. Très rapidement, il entre comme permanent à la C.G.T. En 1947 Henri Krasucki a acquis la nationalité française. Il va mener une brillante carrière dans l’appareil communiste tant au sein de la C.G.T. que du P.C.F.

En 1949 il est secrétaire de l’Union départementale de la C.G.T. de la Seine. En 1953 il entre au bureau fédéral de la Seine du P.C.F. En 1956, c’est le comité central du P.C.F. et en 1961 le bureau conféréral de la C.G.T. Il devient ensuite directeur de l’organe de la C.G.T., La Vie ouvrière , et en 1964 membre du bureau politique du P.C.F.

Au départ de Benoît Frachon à la tête de la C.G.T., il fait figure de possible successeur mais on lui préfère son cadet, Georges Séguy. Le voilà numéro 2. Travailleur infatigable, toujours disponible, il apparaît comme le premier des militants de son organisation.

Quand Georges Séguy est amené à se retirer en 1982 il lui succède à la tête de la C.G.T. La gauche est au pouvoir, son parti aussi, Henri Krasucki se place en principal interlocuteur du gouvernement d’autant plus qu’après la concurrence succède l’unité avec la C.F.D.T. Mais lorsque le Parti communiste se fait critique, la C.G.T. redevient la machine qui pèse d’un grand poids dans les tensions sociales en France.

Henri Krasucki est l’auteur de plusieurs livres, tous publiés aux Éditions sociales : Syndicats et lutte des classes , Syndicats et socialisme (1972), Syndicats et unité (1980).

En 1953, il entre au bureau fédéral de la Seine du PCF. En 1956, Henri Krasucki entre au comité central du PCF et en 1961 au bureau confédéral de la CGT. Il devient ensuite directeur de l’organe de la CGT, La Vie ouvrière, et, en 1964, membre du bureau politique du PCF.

Après le départ de Benoît Frachon, Henri Krasucki fait figure de possible successeur à la tête de la CGT mais on lui préfère son cadet, Georges Séguy.

Quand Georges Séguy est amené à se retirer en 1982, Henri Krasucki lui succède à la tête du syndicat. La gauche est alors au pouvoir, des ministres communistes sont au gouvernement.

Henri Krasucki se place alors en principal interlocuteur du gouvernement jusqu’au départ des ministres communistes en 1984, où il redevient le porte-parole du mécontentement social.

Henri Krasucki, dont l’accent de titi parisien faisait les délices des commentateurs politiques, est l’auteur de plusieurs livres, tous publiés aux Editions sociales : "Syndicats et lutte des classes", "Syndicats et socialisme" (1972), "Syndicats et unité" (1980).

Interrogé en marge d’un déplacement dans les Yvelines, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, issu du courant libéral, a déclaré qu’il ne "partageait pas forcément les engagements" qu’Henri Krasucki avait eus tout au long de sa vie.

"Je respecte beaucoup la mémoire de ce grand militant", a-t-il toutefois ajouté.

"C’est une personnalité qui a donné sa vie au dialogue social, au combat syndical. Il était profondément respectable pour cela. Je respecte beaucoup ceux dont la vie est un engagement. Henri Krasucki a donné à beaucoup d’ouvriers de France de l’espoir", a dit le Premier ministre.

La secrétaire nationale du Parti communiste, Marie-George Buffet, a salué "un homme d’honneur, un homme engagé, un militant syndicaliste et communiste".

"C’est une vie de résistance, une vie de liberté, une vie de fraternité. C’est tout simplement une vie qui a battu au rythme d’idéaux et de valeurs. Une vie de défense des travailleurs et de leur dignité", a-t-elle dit dans un communiqué en rendant au syndicaliste "l’hommage solennel du Parti communiste français".

Adieu Henri, je t’aimais bien même si nos coeurs sont des prisons, avec des tas de fenêtres (...) !

Collage de Frédéric Viniale, 1997, tous droits réservés.

Collage de Frédéric Viniale, 1997, tous droits réservés.