PAUL MC CARTNEY, Chaos And Création

PAUL MC CARTNEY, Chaos And Création

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes lorsque le (grand)père Mc Cartney nous amène sa vison des choses qui n’a jamais été et n’est toujours pas simpliste... On peut être Saint Paul pour une grande partie de la planète musicale, faire de la pré-retraite humaniste comme tout bon tutélaire de famille anglaise qui dépasse l’âge de raison mais aucunement âme utopique avec des odes à la paix comme à pu les écrire son compagnon John Lennon (mais les circonstances du moment faisait peut être office de rêves à partager)

Avec « Chaos And Création » c’est bien dans le fond du jardin, sobre et purifié, comme il se montre sur la pochette de son disque qu’il retrouve la vigueur de ses 16 ans. Ce retour de flamme dont le briquet est une guitare acoustique, prouve que loin des grosses productions pour stades pantagruéliques, reste l’homme derrière la haie et qu’il est encore pas mal ma foi. Il suffit d’écouter « Jenny Wren » balade admirable où le violon berce toutes nos histoires de filles qu’elles s’appellent Michelle, Linda, Germaine ou Ruth, pour comprendre que le génie n’est pas une histoire d’âge, de géographie mais plutôt une affaire de circonstances.

Regroupant 14 chansons rapides et dominées par le sentiment d’être déjà des classiques, piano mordant des paroles sombres ou légères sur « Promise To You Girl » ou « A Certain Softness », ce disque que l’on compare à ‘RAM’ (une légende) ne porte pourtant aucune marque de temps passé, présent ou à venir.

Tout en étant mythique ce n’est pas le XXème énième opus solo d’un porteur d’eau nostalgique d’une époque révolue mais bien un renouveau artistique en grande partie dû aux géniales songwrittings et aux compositions ciselées du maître argumenté d’une production moderne. Car ce disque est surtout l’œuvre de 2 personnages hors du commun. L’un chanteur que nous venons d’évoquer et l’autre bâtisseur attitré du son qui a fait la fortune de Radiohead, Beck ou encore Air s’appelant Nigel Godrich.

Le garçon, n’ayons pas peur des mots, le pris entre ses mains comme on façonne un débutant. Retournant au stade de petit scarabée, Macca a eu pour l’occas, en face de lui un adversaire coriace afin de retrouver le meilleur de son impressionnante discographie. En lui demandant de régénérer une nouvelle fois l’homme orchestre, lui offrant presque tous les instruments à jouer sur le disque (ce qui lui avait plutôt bien réussi au temps de ‘RAM’ encore lui) Nigel Godrich a déboulonné la statue de commandeur pour présenter un jeune garçon à l’œil vif sortant à peine de la caverne de Liverpool.

C’est donc la vision de l’instrumentation et de l’orchestration so british de sir Paul bousculé par un méthodiste accompli de la console qui frappe fort comme aux grandes heures de gloires du quatuor dans le vent. Ce climat régénérateur, par exemple grâce à une simple flûte d’école qui accompagne un piano de professeur de collège sur « English Tea » et l’autodérision en bandoulière, va très bien au teint de Mac Cartney. Saluons pour le geste, le retour aux affaires de l’un des monstres de la musique pop moderne.

PAUL MC CARTNEY, Chaos And Création in The Back Yard

PAUL MC CARTNEY, Chaos And Création in The Back Yard