Interview : Jean-Luc Renouil (fulgures.com)

Interview : Jean-Luc Renouil (fulgures.com)

En tant qu’inovateur littéraire, Jean-Luc Renouil, webmaster créateur de
fulgures.com, a été selectionné pour notre nouveau jeu, ici, au Journal LE MAGUE... Une expérience pleine de rebondissements et de littérature...
Attention, ça saute (avec plein de jeux de mots vaseux) ; cette e-terview, c’est long... Mais qu’est-ce que c’est bon !

Cher Jean-Luc, c’est la rentrée scolaire et vous avez accepté de vous soumettre à une série d’exercices ; tout le monde admire déjà votre courage. Chaque exercice sera noté
sur 5 points et si les points sont bons vous aurez des bons points.

Amusez-vous bien.

Exercice 1 : Terminez les phrases suivantes

1) Le fulgure est masculin car ?

Déjà car c’est une évidence...
C’est typiquement féminin comme question ça.
Ensuite parce que j’ai écrit le premier fulgure de l’histoire de l’humanité, et il a donc fallu que je choisisse... Il y avait déjà LA nouvelle, j’ai donc décidé, en accord avec ma conscience et mes principes (pour une fois qu’ils étaient en harmonie il fallait en profiter) de masculiniser ce genre littéraire. Le fulgure est donc couillu ma bonne dame !
Ensuite parce que c’est fort, intense, profond, vif, intelligent, structuré, sensuel, plein d’humour... C’est donc forcément masculin, j’espère que vous en conviendrez...

En fait, voyez-vous, plus j’y réfléchis et plus je me dis qu’il n’y avait pas d’autre alternative...

2) J’aime les filles pour leur clairvoyance

Je reconnais que parmi la horde des petites annonces concernant le vaste domaine de la clairvoyance, une grande majorité des annonceurs extralucides sont des praticiennes...
Ont elles plus de compétences dans le domaine de l’attrapage de nigaud, où sont elles tout simplement plus motivées pour effectuer de petits travaux où la langue suffit pour gagner quelques subsides, je ne sais pas...
En tout cas j’aime les clairvoyantes, j’aime cette assurance que l’avenir sera meilleur, que l’amour perdu reviendra, que l’argent manquant affluera de nouveau, que la vie s’arrangera un jour... ça rassure !

Hein ?
Ah non, ça n’était pas dans ce sens là ?

Clairvoyance... LA clairvoyance ? Appréhender l’avenir au vu des évènements présents ? Apercevoir la vérité dans la trame de la réalité de nos existences ?

Mais les femmes n’ont aucune clairvoyance, c’est bien connu... De la prévoyance ça oui, mais de la clairvoyance, non, c’est une autre histoire...
Si c’était le cas, expliquez-moi pourquoi elles veulent toutes se marier en sachant que dans vingt ans Robert ne voudra plus qu’une chose, échanger celle de quarante contre deux de vingt ? C’est de la prévoyance, pas de la clairvoyance...
Mariage = Divorce = Pension, CQFD !

Une femme clairvoyante ? Et pourquoi pas un extrémiste modéré, un culturiste contorsionniste ou un footballeur intelligent tant qu’on y est ?

3) Plus c’est long, plus...

Si en plus on commence à parler philo...
Je n’ai pas fait les grandes écoles moi madame ! Je suis de la France d’en bas, du petit peuple du petit coin de la rue du petit bourg d’en face...
Je ne connais que Béachelle comme philosophe, et encore, parce que sa femme est bonne...

Plus c’est long... et bien plus, euh... Plus c’est long et bien plus c’est long !
Plus long à écrire, et à lire aussi... mais on s’endort plus vite, ce n’est pas négligeable...
De toute façon lorsqu’on fait long, on donne rarement dans la densité.
Prenez de la guimauve par exemple... A l’état brut c’est excellent !
Etirez-la ! La pâte s’échauffe, le volume augmente... Au bout d’un moment on a l’impression d’en avoir plus qu’au départ !
Mais hélas la densité chute, la masse volumique s’amoindrit au fur et à mesure que se dépense une quantité colossale d’énergie afin de déformer la matière (Einstein l’a prouvé !), le goût se dilue dans l’espace-temps... A la fin on possède un cordon de deux kilomètres de long, mais sans saveur... Alors pourquoi faire long ?

A moins que ce soit long, épais, dense, goûteux et efficace dans la durée... Mais ça n’est pas donné à tout le monde... et je ne peux hélas être partout à la fois mesdames.

4) Je suis à fond pour ?

Je ne sais pas, mais si ça rapporte je suis à fond pour ! Enfin si ça rapporte autre chose que des emmerdes...
Plus sérieusement, car la question mérite d’être traitée sérieusement :
Je suis à fond pour : la paix dans le monde, sauver les bébés phoques, lutter contre les trous dans la couche d’ozone, éradiquer la faim dans le monde, la démilitarisation des pays en voix de développement, l’allongement de la garde à vue pour les multi récidivistes, les quotas de pêche à la ligne, la sauvegarde des baleines, l’arrêt des essais nucléaires, la musique new age, le rhum sans alcool, les pendaisons de crémaillère, la lutte contre la déforestation, la dépénalisation du hasch, le magret sauce poivre vert, le retour à la nature, le développement de l’Internet, l’art dans la rue, les frites pas grasses, la musique gratuite, les plages naturistes, le vélo obligatoire, le taï chi avant le boulot, les énergies renouvelables, le recyclage des déchets, l’arrêt de la télé poubelle, la responsabilisation des parents, la vie dans les villages, le repeuplement des Pyrénées par les dinosaures, il y étaient avant nous !

Je suis aussi à fond pour l’intégration, pour la mixité, pour l’anticonformisme, pour l’anarchie intelligente, pour les barbecues, pour la féminisation, pour les girondins de Bordeaux, pour l’ouverture culturelle, pour tout ce qui peut rendre l’homme meilleur, l’homme mais aussi la femme, la pauvre, elle en a bien besoin, ne l’oublions pas... (Aïe, pas sur la tête j’avais dit !)

5) Un site web, c’est comme ?

Joker !
Non mais franchement, je ne peux pas répondre à une question aussi personnelle...

Vous vous doutiez bien que je ne suis pas venu là pour déballer ma vie privée !
Je suis ici pour vous rendre service, vous apporter un peu de ma notoriété afin qu’elle rejaillisse un tant soit peu sur votre magazine et vous fasse mieux connaître de la plèbe, mais là je commence à douter du bien fondé de ma décision... Non pas que je veuille remettre en cause les termes du contrat financier qui nous lie, l’affaire est juteuse, mais il y a des limites que la décence impose et que je vous vois franchir allègrement le verbe haut et l’oeil pétillant.
Mais je ne tomberai pas dans votre piège Madame Justine, et je resterais ferme quant à ma décision de protéger ma vie privée contre vos allusions graveleuses...
Non mais c’est vrai quoi ! Ce n’est pas parce que l’on est un génie que l’on doit tirer un trait sur le peu de vie privée qu’il nous reste bon sang !

Exercice 2 : A partir des phrases suivantes, construisez un poème rimé
Elle voulait le revoir, Elle détestait les au revoir, N’eut été sa présence, Il rêverait son essence

Elle voulait le revoir

Ca commence mal, qu’est ce qui rime avec vouloir ? Tiroir, mouchoir, boudoir... Elle brandit son mouchoir... Ouais, c’est pas mal ça... En plus y a un rapport avec la suite... Le mouchoir, les au revoir... ouais, c’est cool ça, en fait j’ai un réel talent !

Elle voulait le revoir

Et pleurant comme une madeleine

Brandissait pourtant son mouchoir.

Elle détestait les au revoir...

Je vous l’avais bien dit que ça avait un rapport ! Et là, on fourre quoi à la suite de ça... J’ai bien tamanoir mais ça ne va pas être simple à placer...

Elle détestait les au revoir

Mais adorait les tamanoirs...

Non, ça fait un peu lourd là... Arrosoir, mouroir, foutoir... Ouais ! Foutoir, en plus ça me ressemble...

Elle voulait le revoir.

Et pleurant comme une madeleine

Brandissait son mouchoir

Au chasseur de baleine.

Elle détestait les au revoir

A chaque jour suffit sa peine.

Dans son cœur c’était le foutoir

Mélange d’amour et de haine

N’eut été sa présence

Sa présence ? Faut savoir ma petite dame, il est là ou il est parti ? Parce que ça ne sert à rien qu’elle brandisse son mouchoir si le gus est encore là à bramer comme un élan en pleine saison de reproduction... Qu’est ce qui peut bien rimer avec présence ? Aisance, Byzance... Ouais, aisance, c’est pas mal... Du coup je vais faire parler le gars là, c’est bien les dialogues...

N’eut été sa présence

Sur ce quai embrumé

Et sa femelle assurance

Pour sûr même enrhumé

Finalement je me suis dit qu’assurance allait mieux avec essence, ça fait un peu bagnoles, j’aime bien parler bagnole mais pas avec des femmes, elles n’y entravent que dalle...

Il rêverait son essence

Bon, je crois qu’on y est là non ?

Elle voulait le revoir

Et pourtant la Madeleine

Brandissait son mouchoir

Au chasseur de baleine.

Elle détestait les au revoir

A chaque jour suffit sa peine

Dans son cœur c’était le foutoir

Mélange d’amour et de haine.

N’eut été sa présence

Sur ce quai embrumé,

Les promesses de Byzance

Des souvenirs exhumés

De cette féminine engeance.

Ce soir, même enrhumé

Il rêverait son essence

En astiquant le calumet.

Classieux non ?

Exercice 3 : L’art de la chute dans la fulgure, c’est très important... en application... Je vous propose des fins de phrases, reconstruisez un (très court) début

Bon, on a dit LE fulgure ! Non ?

1- Jamais il n’avait réussi à faire comprendre à sa femme le principe pourtant très simple du double arbre à came en tête avec entraînement différentiel par courroie crantée...
et pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé.

2- Pour échapper au malheur d’une vie en pointillé, pour supporter le froid d’une humanité qui ignore les plus dissipés de ses enfants, pour faire face à la mort en lui tournant le dos...
Boire !

3- Pas sur ma femme sinon c’est droit au poste, pas sur mes gosses à cause de la DDASS et des allocs, pas sur mon clebs à cause des associations...
taper, mais sur quoi ?
Des bambous ? Ah oui... Ca c’est une idée !

4- La vie est belle... des fois. Le soleil brille... quelquefois
la mer est bleue... parfois.
J’ai un petit creux, ma foi !

5- L’être aimé avachi dans un lit d’hôpital, baignant dans son vomis, expectorant du sang à moitié coagulé, les draps souillés par les diarrhées causées par la chimio. Et son épouse souriante, qui éponge la sueur d’une nuit de douleur en fredonnant une chanson douce,
quelle vision de l’amour !

Exercice 4 : du rire, du sexe... Je vous donne un mot à intégrer dans un jeu
subversif et tendancieux (à l’exclusion de tout ce qui pourrait n’être pas
drôle)
Exemple :
conscience : la science de la conscience a commencé avec l’hystérie, preuve que
seules les femmes disposent d’un con chiant.
Bon mon exemple est mauvais mais c’est uniquement pour que vous puissiez mettre
votre talent en valeur.

1) conscience -z’avez qu’à faire mieux
Facile : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme... Elle n’est pas belle celle là ?
Ah ! Excusez moi, la production me signale que cela a déjà été utilisé dans une autre émission. Essayons autre chose :
La conscience de l’Homme n’a que faire de la science du con, car Satan l’habite !
Bon, d’accord, la prochaine fois on fera mieux...

2) ridicule
Le ridicule ne tue pas ceux qui savent s’en servir avec adresse... et en fait, moi ça m’arrange !

3) fulgure
La preuve que court peut être synonyme d’efficace lorsque la langue est bien maniée...

4) compromis (je vous refuse "chose due", car je la fais tout le temps, trouvez-en une à vous)
Il n’y a de compromis que pour le maladroit, pour l’habile il est offert ! (et toc !)

5) Renouvellement
Ca vous dirait que je vous parle du renouvellement de l’espèce ? C’est une tâche qui me tient à cœur...

Et bien cher Jean-Luc, je vous remercie et je propose à un quelconque lecteur intrigué par les jeux littéraires et par ce que peut bien être UNE fulgure, d’aller voir ça sur votre site... Si vous voulez tester vos capacités de renouvellement sur d’autres jeux, on en reparle, mais ailleurs parce que là votre femme saura tout de vos progrès dans le kama-sutra belge et je crains que cela ne nuise à ma réputation.

Cordialement,

Justine, Miso en général, sadique à ses heures.

Le site de Fulgures.com

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