La chirurgie esthétique, plastique : un mal moderne

La chirurgie esthétique, plastique : un mal moderne

Les gens ne s’aiment pas. Ce n’est pas nouveau, c’est même le désamour de soi qui a mis en branle la moitié l’humanité, qui a provoqué des Guerres, des tueries, des assassinats, des crimes crapuleux, des jalousies et tout plein de bonnes grosses saloperies qui ont jeté notre monde dans un no man’s land préoccupant.

Le Dictat de l’Apparence est partout. Les gens qui ne s’aiment pas sont, souvent, des psychopathes en puissance, des aigris et des violents en latence. Alors pour calmer leur mal- être, ils passent sous le bistouri et se sentent ainsi soulagés quelques jours, quelques mois, quelques années et puis ils renouvellent l’expérience indéfiniment.

La chose qui a changé, c’est que la chirurgie esthétique, plastique est devenue plus accessible financièrement, plus populaire et qu’elle s’est même transformée en un besoin de consommation à part entière grâce à la dictature du Beau véhiculée dans les Médias et la Presse féminine ou gay et friendly.
Ainsi les jeunes filles à leur majorité demandent des nouveaux seins, un nouveau nez, et ont déjà planifié leur premier
lifting en prévision des années à venir, plutôt qu’une voiture ou un cheval pour leur anniversaire tant dis que leurs mamans et grand-mères font de même depuis des années.

Les hommes aussi s’y sont mis, la Culture Gay ayant même précipité le phénomène. Bientôt les Queer de TF1 seront des médecins esthétiques à n’en pas douter.
L’illusion de la beauté calme les angoisses existentielles, les problèmes psychologiques plus ou moins graves.

Les hommes politiques, les chanteurs, les animateurs télé, les mannequins et tous les acteurs du monde des Médias ou de l’apparence ont recours à la chirurgie esthétique et plastique, c’est désormais une habitude de travail.

Autre évolution, dans le monde des Lettres également, les écrivains se font refaire des trucs, implanter des cheveux, retravailler la peau pour paraître plus consommables dans le livre. On est là au comble d’un paradoxe incroyablement saisissant mais bel et bien réel.
L’écrivain depuis qu’il passe chez Ardisson, Fogiel et compagnie a besoin de se trouver à son avantage.

Imaginons Sartre refait de la face, Camus avec de nouveaux cheveux et Duras avec un nez moins large, on est en plein délire. Jamais personne n’a acheté un livre pour la beauté d’un écrivain à part quelques midinettes fans de Le Clézio, Zeller ou Nicolas Rey. On nage en pleine farce comportementale.

C’est tout l’inverse qui fonctionne en littérature, les lecteurs aiment les figures imparfaites, les personnages. Houellebecq avec le physique de Brad Pitt aurait moins de succès, c’est évident.

En tout cas il est plaisant d’observer cela avec sourire et distance. Espérons simplement que la création plastique de ces « monstres » qui ne se reconnaissent plus dans leur miroir après la transformation ne sera pas trop préjudiciable à la Société... EST MODUS IN REBUS. L’excès en tout est un défaut.