Les "Webzines" de la "Culture" sur Internet !

Les "Webzines" de la "Culture" sur Internet !

Il m’arrive d’être surpris. Je clique quelques mots choisis sur un moteur de recherche, je parcours certaines pages des grands annuaires et je m’aperçois qu’il existe un grand nombre de magazines culturels sur Internet. Alors, je me demande s’il n’existe pas un vent de folie, si certains n’ont pas pour but, dans la vie, de finir rédacteur en chef d’un « webzine ».
Pourtant, après tout, cela pourrait être une bonne nouvelle. Le signe que la culture -un mauvais nom pour mettre ensemble des hommes et des œuvres- retient l’attention d’un grand nombre de gens.

Mais lorsque je me rends sur les sites Internet, la déception est presque toujours là. Quelques soient le nom qu’ils portent, ces magazines culturels ou webzines s’affichent avec prétention, affirment leur différence, leur envies de révolutions. Et surtout, ils veulent parler de tout. Ne jamais rester en retrait. Voilà pour la façade, toujours colorée ou plutôt bien bariolée, qu’ils affichent.

Finalement, ces magazines se ressemblent tous, ne disent pas grand-chose. Après la lecture d’un article, on ne se sent pas différent. On est pareil. Pire. Parfois, on se demande ce qu’on vient de lire. Le seul leitmotiv de ces magazines, la seule chose qui soit certaine, aux dires des rédacteurs de ces sites Internet, c’est la contestation, l’envie de tout mépriser, sauf l’underground.

La contestation, la résistance, c’est toujours une bonne chose. Mais il faut apprendre à faire un pas de plus, ne pas se situer tout le temps dans le « non », le refus de ce qui se fait par ailleurs. Ils se définissent en tant que « révolutionnaires » ou « contre-révolutionnaires », ces deux propositions étant identiques.
Un magazine culturel ne peut pas vivre sur le seul rejet de ce qui se passe ailleurs. Or, c’est ce qui se passe souvent.
Un webzine, cela devrait être une voix qui s’installe lentement, une idée qui se décline au fil d’articles. Finalement, une identité qui finit par s’installer, que l’on comprend. Cela peut s’appeler également une ligne éditoriale. La seule voie, selon moi, c’est celle qui ne veut pas faire les choses à l’encontre de ce qui s’est déjà fait, de ce qui se fait par ailleurs. Mais il existe une tricherie à dire que les seules initiatives artistiques valables soient celles qui soient dues à l’underground.

Après tout, peut-être est-ce normal. Le Web artistique n’en est qu’à ses débuts. Peut-être est-ce là des tâtonnements dus à l’enfance. Il n’empêche. Si les webzines veulent un jour concurrencer les éditions traditionnelles des magazines, devenir une alternative à ce qui se dit ailleurs, ce qu’il faut, il va falloir que tout cela change. Que les rédacteurs en chef des webzines cessent de jouer avec leur ego démesuré et l’idée qu’ils puissent déterminer avec exactitude ce qui doit être retenu ou non, au niveau des initiatives artistiques.