1. Yann Stoltz sois le bienvenu sur Le Mague. Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ? Comment bien te définir sans trop se planter : réalisateur, comédien, gagman, amoureux de cinéma et des médias, c’est cela ?

Amoureux de cinéma et des médias c’est inévitable, réalisateur pourquoi pas, je quitte le petit monde de la vidéo pour celui du ciné l’année prochaine (enfin...). Et mon amour pour le Ciné est inséparable de ma passion pour la Comédie. Un peu "touche à tout " non ?

2. Est-ce que d’aucuns t’ont conseillé de changer ton patronyme aux jolis accents germaniques pour mieux triompher dans le monde du show business ?

Assez rarement et c’est assez étonnant. Mais "Stotz" est un nom qui ne me ferme aucune porte et qui, en plus, me permet d’entrer gratuitement dans les fêtes de la choucroute de Berlin en période estivale.

3. Tes modèles dans la comédie sont des anglophones, les Monty Pythons, Peter Sellers, Jerry Lewis et Leslie Nielsen, entre autres. Est-ce que cela veut dire que les français ne te font pas rire ?

Non, il y a beaucoup de français assez drolatiques, ceux que j’appelle les "nouveaux fous" comme Edouard Baer et compagnie, mais eux-mêmes s’inspirent de l’humour Anglais. C’est Pierre Desproges qui faisait une distinction intéressante sur ce sujet, il disait "L’humour anglais souligne avec amertume et désespoir l’absurdité du monde, l’humour français se rit de ma belle mère." Je trouve ça très .juste, il y a un fond dans l’humour anglais que l’on ne retrouve pas en France.

4. Quel a été ton parcours pour arriver à un premier On Man show très abouti, réussi et original... parce que il faut dire que malgré ton jeune âge, tu sembles avoir déjà vécu 1000 vies artistiques, non ?

Oui, dès la fin de mes études je me suis dis qu’il ne fallait pas traîner, j’ai commencé à envoyer des scénario un peu partout et une boîte m’a répondu, Eiffel Tech Production, un couple de producteurs adorables qui m’ont pris comme gagman (je croyais que ce métier n’existait plus). A côté de cela, je tournais en France dans les Festivals vidéos pour présenter mes films. Les films vidéo des jeunes de 19 ans tournent autour de la drogue et du suicide, alors tu imagines entre ces films là un bon gros film kitch à l’humour anglais. Cela m’a permis de rencontrer des personnes intéressantes.

4. Rappelle-toi la première fois que je t’ai vu , il y a deux ans, je t’ai prédit une très belle réussite... tu es confiant pour ton avenir ou c’est la galère pour un jeune de s’imposer lorsqu’il n’est pas le fils Gérard Depardieu, le cousin d’Arthur ou le neveu de Michel Drucker ?

Aurais-je aimé m’appeler Marie Drucker et être super mignonne.... je n’en sais rien. Mais tu m’as effectivement bien encouragé il y a deux ans. Cela dit il n’est vraiment pas facile de s’imposer, il faut ramer un max. Lorsque j’ai commencé le spectacle je devais faire du porte à porte pour trouver des salles. Maintenant plus d’opportunités s’offrent à moi, j’ai pu faire mes preuves sur des scènes de l’EST de la France, mais c’est loin d’être gagné. Et puis ça ne l’est jamais, c’est très bénéfique de se remettre en questions. C’est bien d’avoir un parcours, je n’aurais pas voulu tomber comme un cheveu sur la soupe. Par contre si tu connais Marie Drucker je veux bien aller boire un verre avec ELLE. Dieu merci, elle change des présentateurs austères aux brushing trop parfaits. Désolé je m’égare.

5. Ton spectacle « Le cours magistral » n’est pas un one man show traditionnel, tu pourrais facilement l’exporter à Las Vegas pour le Music Hall. Tu veux faire de la peine à Céline Dion, c’est cela ?

Oui en réalité elle me doit 2 Euros 50 et ça je ne lui pardonnerai jamais. C’est pas pour un café crème, je lui aurait offert avec plaisir, mais c’est une question de principe. Le spectacle est composé de ce que j’aime. Il y a donc du mime, du chant, du stand up, sans pour autant tout être américanisé, dieu merci. c’est trop facile de se faire écrire des blagues et d’aller les réciter sur scène. je ne suis pas fan de ces systèmes, les gens viennent voir un spectacle, sinon autant travailler à la radio.

7. Il y a un côté rétro et Kitch dans ton univers, c’est tout de même là une certaine marque de nostalgie du passé, est-ce parce que le monde moderne va mal que tu nous fais rêver avec des référents des 30 glorieuses et un peu après...

Cela peut paraître simple, mais dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui je préfère proposer aux gens un envol vers ce que le 20eme siècle à donné de meilleur (les années folles, le cinéma, la culture populaire etc...). Il y a des artistes qui dénoncent et d’autres qui proposent de s’évader. Je préfère m’évader. Quand au Kitch, c’est l’éloge du ridicule. Le Kitch est beau et décalé, je ...suis très sensible au fait d’envisager le monde dans cet aspect. Bien sur le degré de Kitch dans mon spectacle est volontaire, sinon cela deviendrait du "ringard". Le kitch est un peu un mini moteur de sensations. Comment ne pas réagir devant les décors carton-pâte de Benny Hill ou le style vestimentaire d’’Ariel Wizman ?

8. Est-ce que ton humour est dénonciation ? Quel est le message subliminal de tes écrits et délires très visuels ?

J’égratigne souvent des institutions à caresser dans le sens du poil ce qui suscite des réactions amusantes du public, mais jamais je ne dénonce quoi que ce soit.
Je souhaite simplement passer une bonne soirée en compagnie du public. Il y a effectivement un fond social dans certains sketchs, mais je ne dénonce pas, certains le font beaucoup mieux que moi sans doute.

9. Dans ton Spectacle tu donnes des cours d’éducation sexuelle, qu’y apprend t’on de nouveau, car c’est un sujet qui m’intéresse et qui passionnera les lecteurs du Mague ?

Tout le monde pourra apprendre quelquechose dans le cours de Sexologie. Je te conseille même de prendre des notes. (même si dans plusieurs articles du Mague tu as pu nous faire part de ton expérience sur le sujet). Je me base sur un article que j’ai trouvé dans un magazine féminin dont le titre est " 20 conseil sexy pour son partenaire", je me permet d’ajouter quelques précisions sur ces conseils.

Ce sont des questions que tout le monde se pose : "comment avoir l’haleine fraîche après une gâterie" ou encore "comment regarder intellectuellement un film X ?".

10. Par quoi souhaites-tu terminer cette e-terview cher Yann Stotz ?

Je suis infiniment tenté de te citer le monologue de fin de mon film de chevet "Le sens de la vie" de Terry Jones. Maintenant reste à savoir si cela te convient. Je pense que ça peut résumer assez bien le fond et la forme du spectacle.

Je t’en prie Yann

"Le message n’est pas compliqué, soyez sympa avec tout le monde, n’engraissez pas, lisez un bon livre de temps en temps, faites de la marche à pied, et essayez de vivre harmonieusement avec les hommes de toutes races et de toutes nations.

Voici pour finir absolument gratuitement, des photos de pénis pour faire la nique à la censure et si possible provoquer une bonne contreverse car il semble que ce soit le seul moyen de nos jours d’arriver à pousser au cul le public de l’audiovisuel pour le ramener enfin au cinéma. "Télévision famille" mon cul !

Ce qu’ils veulent c’est de l’obscène ! De bonnes petites soirées tronconneuses quand ces dames organisent des soirées tupperware, des Babby Sitter poignardées avec des aiguilles à tricoter par des pédés candidats au pouvoir, des groupes d’autodéfenses qui extermines des ménagères, des bandes armées de critiques qui exterminent des chèvres mutantes, OU IL EST LE CINEMA MARRANT ?

Enfin nous en sommes là, envoyez le générique de fin...Bonsoir."

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