Notre jeunesse, notre non-avenir

Je me suis rendu compte avec bonheur qu’avec l’âge je devenais franchement intolérant, invivable, encore plus asocial qu’avant. Ce qui est bon signe. Plus ça va, moins j’ai de chance de devenir sénile.

En effet, je ne supporte plus de voir de jeunes connos assis aux terrasses des cafés la cigarette au bec, une bière à la main. Tous des étudiants formatés, des chiots pré-abrutis par les radios qui les gavent d’imbécillités musicales, tous des "rebelles" élevés au lait tiède de la télé-réalité, tous des écervelés condomisés, pilulisés, abreuvés de jeux vidéos, de "cinéma tout public", d’Internet, de Mac-Donald...

Et ça veut faire la loi, ça ce permet de l’ouvrir, ça a des revendications juvéniles ! Et tout ça pour dire quoi ? Pour nous baver sur les semelles !

Je ne supporte plus la proximité de cette jeunesse fumeuse, buveuse, dépucelée, libérée, discothéquisée, ensystémisée jusqu’à la moële.

Quel que soit le bar où j’entre, il y a toujours de ces troupeaux de jeunes étudiants ramollis qui empestent mon air avec leur satané tabac, qui polluent mon cadre de vie avec leur présence importune. Je voudrais que le patron du bar les jette dehors quand j’arrive, afin que je puisse boire un verre en paix ! Je ne supporte pas leur vocabulaire, leurs moeurs, leurs aspirations. Tous semblables dans l’avachissement mental, tous des petits clones reproduits à des millions d’exemplaires, marqués aux fers indolores d’une industrie dévouée qui leur dicte que manger, que boire, que fumer, que faire.

Vrais veaux de batteries à peine sortis de la puberté et déjà traités à l’extasie, au hachich, au coca-cola, alcoolisés, médicamentés, sur-infectés mais sous-cultivés, petits lapins de laboratoire fabriqués, modelés, façonnés par les grandes marques, ces jeunes esclaves illettrés portent haut l’étendard de leur chère "liberté de pensée" ! C’est devenu des produits et ça croit penser ! Génération de futurs cancéreux qui ne savent plus écrire le français correctement, ces fainéants d’étudiants infectent Internet avec leurs messages illisibles rédigés en texto. Et ça prétend aux études !

Mais ce que je supporte décidément le moins chez eux, c’est leurs foutues cigarettes. Un jour je me vengerai. J’entrerai dans un bar, m’assiérai à côté d’eux. Je fumerai un cigare infâme de ma composition, fait d’un mélange de mauvais tabac et d’herbes douteuses bien puantes, bien écoeurantes.

Et cette fumée-maison infecte à donner la chiasse au Diable, lentement, impunément, effrontément je la leur cracherai à la face !