Elisabeth Quin : reine du Cinéma

Elisabeth Quin : reine du Cinéma

En buvant du rosé, ce mélange bâtard à base de souffre entre le rouge et le blanc, on s’expose à une migraine carabinée. Regarder Daniela Lumbroso dans « Comme au Cinéma » provoque le même résultat, monstre béatifiant le médiocre et l’inculture de l’univers du cinéma. Mais l’on savait déjà que le 7ème art était remisé au placard depuis longtemps par la direction de France 2 (mettre Michel Field en pompier de service sur les émissions culturelles c’est rajouter de l’huile sur le feu pour remplacer ledit sujet par une bonne vieille série B). Heureusement une beauté fatale, une bombe d’intelligence vint faire taire la tétonne animatrice : j’ai désigné dans mon palmarès de la compétence et de la grâce : Elisabeth Quin.

Alors que je vous recadre le tableau, tout d’abord des invités médiocres mais consensuel, si l’on fait un panel de la France profonde on mélange nos trois « vedettes » de bas étage présente sur l’émission. En un : la poule pondeuse de Judith Godreche qui pour sa carrière a eu le malheur de grandir et de tomber en cloque de comiques poussifs, en deux : un fleuron de l’esprit poujadiste, même séparée du coussin péteur Laurent Gerra elle continue de débiter autant d’ânerie à la minute qu’une mitraillette à balles automatiques. La splendide Mathilde Seignier saurait se taire elle aurait le charme de sa sœur et l’intelligence de son grand-père.

Malheureusement pour elle, et pour nous, elle cancane son esprit poujadiste avec fierté et comme dirait l’autre « les cons ça osent tout c’est même a ça qu’on les reconnaît ». Elle a peur de rien, heureusement le ridicule ne tue plus personne depuis longtemps car elle y va sur son couplet américanophobe, sur la ginguette et la farandole des desserts des émissions populaires. Avant de passer au dernier membre de ce triumvirat infernal, sachez que Daniela porte toujours son intelligence au niveau du thorax et prend éternellement comme référent cinématographique du génie : Steven Spielberg. Et... elle glousse. En trio avec les deux autres. Revenons donc à la troisième, l’esprit vif, le physique d’une femme parfaite (excepté son manque de goût musical) la retenue d’une dame d’action mis à mal par le tout venant des copines, voilà donc Anne Parillaud. Elle aura bien besoin de l’entraînement intensif de Nikita pour se sauver des sujets sans fonds, des prises de positions sur la nudité « de la bien mure pour accoucher » ou de la boulangère de Saint-Egure.

On s’imagine des choses, on fantasme, on extrapole, par exemple que Béatrice Dalle viendrait enlever combien de dents à la première et pousserait de quelle manière la Godreche pour l’aider à faire sortir le prématuré.

Voilà où se situe le cinéma français dans sa grande largueur : au ras des pâquerettes. J’avais oublié de mentionner le fou rire qui rend ces vaches : folles. Je serais leurs maris, leurs amants, leurs amis : je m’inquiéterais. Heureusement pour elles, afin de ne pas amalgamer toutes les femmes à "Marie-Claire" où la thématique existentielle consiste à savoir « comment je vais me faire mon dégradé capillaire sensuel pour le plateau en dix photos », arrive la reine ! la présentatrice qui devrait remplacer la présentatrice. La souveraine est morte, vive l’absolue. La splendide, que dis je : la démoniaque : Elisabeth Quin.

Alors là, pas de chichi sur le modèle. Tout est beau. On prend la totale. Le physique d’une femme de bonté, l’obscurité éclairé des vêtements mis en valeurs par une paire de boucle d’oreille scintillante comme leur porteuse, la voix de velours passionnée, des sélections de films judicieux bien mis en forme par une attaque verbale primesautière et charnelle. En un plan comme en cent : une bénédiction pour la pellicule.

On attaque le fond. On sent que la Daniela est trop courte pour se charger des sujets intéressants. La bougresse on lui sert la soupe tiède, on lui demande pas son érudition cinématographique, elle connaît Steven Spielberg et voilà basta. Doillon et Marc Dorcel pour Lumbroso c’est une marque de slip et un designer qui fait des meubles.

Alors que la prêtresse du cinéma lumineux et même parfois populaire (Sa façon de parler de Dustin Hoffman dans « Mon beau-père, mes parents et moi » donne le tournis) enchante. Elle fourmille d’anecdotes la dame Quin, elle irradie des yeux et fait monter l’audimat. On peut pleurer. C’est beau comme du Jérôme Bosch (non Daniela ce n’est pas une ponceuse).

Elisabeth première vient comme De Gaulle en son temps de sauver la France. De permettre à la femme de partir au travail ce matin avec la tête haute. Je parie qu’elle a voté pour « Rois et Reines » de Desplechins pour les oscars du cinéma français (non Daniela ! Steven ne sera pas présent : il est américain). Que les « Choristes » elle s’en tape le coquillard et merde aux spectateur. Qu’il se bouge son cul le spectateur, qu’il aille voir « Cinéaste à Tout Prix » et « Le Cauchemar de Darwin » que je conseille moi aussi qui ne suis qu’un faible anthropopithèque face à la fraîcheur de la critique incarnée.

Là, la reine du Talk Show pisseux sur LCI essaye de lui couper la parole, mais on ne tranche pas du béton comme on coupe le beurre. C’est pas un combat, c’est une boucherie. KO au premier round de l’intelligence face au botox. Le pire c’est qu’Elisabeth écrit encore mieux qu’elle ne parle. C’est vous dire la joie de l’avoir en compagnie. Je voudrais conclure qu’il serait temps de donner les rênes à l’impératrice et de filer un sceau à la souillon afin qu’elle lave le parquet de ses dents aiguisées mais bien trop tendre pour parler d’un sujet qu’elle ne maîtrise absolument pas. Là je serais vraiment comme au cinéma.