Interview : Mister Gadget, le Camelot mondain

Interview : Mister Gadget, le Camelot mondain

Bruno Gérard, Alias Mister ou Tonton Gadget, est un personnage haut en couleur qui fait désormais partie de notre mémoire collective médiatique. Tout le monde a déjà vu sa trogne et sa dégaine sympathique et un peu allumée au moins une fois dans sa vie, ou encore sa veste incrustée de pin’s qui a été photographiée et très largement montrée dans la Presse. Mister Gadget a déjà participé à plus de 50 émissions télé en trente ans.

Ce qu’on sait moins, c’est que le parcours personnel de Mister Gadget est un véritable scénario de film dramatique qui commence dans la douleur et finit dans les soirées mondaines, le futile, le divertissement, la fête et les paillettes parisiennes.
Interview d’un Camelot Mondain, très humain à l’histoire touchante et belle d’un Self Made Man à la française.

1. Mais qui se cache donc derrière le mystérieux Mister Gadget ?

Mon vrai nom est Bruno Gérard, je suis né en 1948. Mister Gadget, quant à lui, est né d’une erreur de parcours d’une certaine manière. Enfant de l’Assistance Publique (Ex DASS), j’ai été placé en familles nourricières, comme on dit, de l’âge de 5 à 15 ans. Je suis ainsi devenu, contre la force des choses, ouvrier agricole et je m’occupais des vaches et des animaux, du travail de ferme en général.
J’ai ensuite enchaîné les petits boulots, en étant ouvrier de ferme, c’était très difficile car je gagnais très peu d’argent et que ça n’attirait pas du tout les filles.
J’étais en Haute-Marne. Plus tard à l’âge de 17 ans, j’ai trouvé place de monteur de dancing itinérant, un métier difficile de montage et démontage, j’ai un peu changé de statut, j’avais un costume et une cravate et là je me suis vite rendu compte que c’était bien mieux pour draguer. C’est vraiment là que j’ai appris que l’habit fait le moine, que paraître est parfois mieux qu’être.
Je ne savais pas danser, les filles de l’époque m’ont appris et ce fut le premier hobbie de ma vie. (NDRL : Mister gadget est aujourd’hui champion de Rock and roll acrobatique.)

2. Ensuite vous êtes « monté à Paris ?

Oui, d’un coup de tête j’ai fait une fugue et je suis parti en stop avec un routier à 11 heures du soir pour la Capitale avec 100 francs en poche. J’avais 19 ans. Une fortune pour moi. J’ai trouvé un Hôtel près de la Porte Dauphine à 17 francs par jour. Pendant quelques jours je ne mangeais pas à ma faim. Je me contentais d’une baguette pour seul repas.
Pour m’en sortir il me fallait travailler et après une trentaine de refus, je me suis fait embaucher pendant trois ans comme plongeur dans un Restaurant, ce qui me permettait, en outre, de manger à ma faim.

3. C’est à ce moment-là que le Gadget est entré dans votre vie ?

Oui, un type, un Camelot à la sauvette, venait souvent au Restaurant, je me suis lié d’amitié avec lui. Il vendait des torchons-calendier au parapluie dans la rue, dans le métro. Il gagnait très bien sa vie. Je ne pensais pas qu’on puisse vivre de ce métier-là. Le mercredi j’avais mon jour de congé et je l’ai suivi et il m’a appris le métier. C’est là que j’ai attrapé le virus du Gadget.

4. C’est quoi un bon Camelot en gadget ?

C’est quelqu’un qui vend du rêve, du vent. Ce n’est pas le produit qui compte, c’est la manière de le rendre magique, drôle, joyeux. C’est un véritable Art. Je vendais des stylos, des cendriers qui toussent. Le modèle que j’ai le plus vendu c’est « Le Rossignol » un sifflet qui reproduit le sifflement des oiseaux. Mais aujourd’hui je suis monté en grade je vends des poignées de main et des sourires dans les fêtes parisiennes.
On dit bien "fais parler ton nom et ton nom parlera pour toi."

5. Comment est arrivé l’intérêt des médias à votre égard ?

C’est à la foire de Bordeaux dans les années 70, je n’étais pas encore devenu officiellement Mister Gadget et le Journal Sud Ouest a fait mon premier article. Ensuite plus tard j’ai rencontré Martine Chardon qui était la présentatrice de l’émission « Aujourd’hui Madame ». Elle a fait un reportage pour moi. C’est comme cela que ça a commencé.
En 1977, j’ai rencontré Marly qui m’a fait mes premières lunettes en ciseaux et en vélo.
Puis j’ai rencontré Fabien LOUPI qui m’a fait mes premiers badges clignotants. Ces accesoires de parade m’ont fait remarquer.

6. En 1978, et ça na rien à,voir, vous découvrez la médecine naturelle ?

Oui, ce fut une étape importante. Grâce à ma première femme, j’ai été initié à la médecine naturelle et à l’amour.
La diététique est devenue très importante pour moi, une véritable hygiène de vie.
Cela m’a aidé à mon tour à m’occuper des autres.

7. Après cet épisode, vous devenez un animal mondain ?

Exactement. J’ai rencontré un jour, dans un restaurant, une dame plus âgée que moi qui s’appelait Arielle et qui m’a introduit dans le monde du Cocktail People et cela fait 30 ans que ça dure.(je l’avais soigné pour un malaise passagé)

C’est pendant ces soirées parisiennes avec les gens du show business et de la Télé que j’ai noué de nombreux contacts professionnels.
Michel Drucker m’a remarqué et m’a invité dans sa célèbre émission "Champs Elysés" en harcelant un peu François Coquet au téléphone. (rires)

J’ai été chroniqueur (gadget man) dans « Bonjour La France » avec Jean-Claude Bourret et Paul Wermus, je suis passé à « C’est mon choix », chez Dechavanne etc... J’ai été un peu partout en fait dans les Médias.

8. Avez-vous déjà inventé vos propres gadgets ?

Oui, plus de 200 totalement invendables. En 1988 j’ai inventé la machine à faire des oeufs carrés. La seule qui a été commercialisé a été « la fourchette à enrouler les spaghettis « qui a fait un bide.
Je suis aussi un grand collectionneur, j’ai plus de 180 paires de lunettes par exemple.
J’invente uniquement des gadgets pour amuser le public.
A ce titre je suis dans "Le Grand livre national des Inventeurs" de Michel Laffont. (Page 78)

9. Quels sont vos projets pour le futur mon très cher Mister Gadget ?

Je prépare un livre qui fonctionnera sur le principe d’un Gadget par jour. "Les 365 gadgets de l’année 2005" et aussi le salon international du Gadget et de l’objet kitch à la Villette. (18 au 20 Novembre 2005)

Sortira aussi prochainement un disque qui s’intitulera « La biguine de la vache folle »... dont j’ai écrit les paroles et qui devrait faire un effet Boeuf !

Mister Gadget anime sur demande tous vos Coktails et réceptions avec sa veste électrique.

Retrouvez-moi sur mon site. Gadgetement vôtre.

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